Cassie n'arrive pas à dormir en plein milieu de la nuit quand tante Riss les a laissés seuls, elle et son petit frère Thomas, pour sortir. En regardant par la fenêtre, elle voit un homme étrange qui fixe son appartement, peut-être même elle, à travers la fenêtre. Il se fait renverser par un chauffard lorsqu’il s’approche de l'appartement. En regardant le corps, elle découvre qu'il s'agit un simulacre, un être ressemblant à un humain mais engendré par l'hypercolonie.
Craignant d'être la cible d'un assassin, comme ses parents quelques années plus tôt, elle applique le plan d'urgence convenu avec sa tante. Elle réveille son petit frère, s'habille, prend les valises qui sont déjà prêtes pour ce genre d’évènement et se rend chez Leo Beck, un autre membre de la Correspondance Society capable de la faire sortir discrètement de Buffalo. En apprenant la nouvelle, Leo les prend en charge ainsi que Beth, sa petite amie dont le père semble lui aussi être la cible d'une tentative d'assassinat. Aussi discrètement que possible, ils partent en direction de l'Ouest des États-Unis pour rejoindre le père de Leo, capable de leur fournir une nouvelle identité.
Le lendemain matin, Ethan, l'oncle de Cassie qui vivait en ermite, barricadé dans un ranch isolé depuis la tentative d'assassinat à son encontre, reçoit lui aussi une visite. Un homme qui se présente ouvertement comme un simulacre. Il demande à lui parler en affirmant qu'il possède des informations importantes susceptibles de lui sauver la vie, et également celle de sa nièce Cassie...
Luttant pour leur survie, Cassie d'un côté, Ethan de l'autre, nous entraînent dans un road trip qui va bien au-delà de ce qu'ils auraient pu imaginer au départ. Alors qu'ils n'avaient pas d'autres buts que de survivre, ils sont bien vite entraînés dans une aventure avec des enjeux qui vont les dépasser. Robert Charles Wilson entretient le suspense en nous faisant progresser dans l'intrigue comme dans un jeu de piste où il distille les indices au compte-goutte. Néanmoins, chaque protagoniste garde sa part d'ombre, ce qui fait qu’à chaque chapitre, on avance un peu plus dans l’intrigue sans avoir de certitudes sur les motivations de chacun.
Écrit avec un style sans fioriture, ce roman se lit très facilement. D'autant plus qu'il multiplie les flashs-back bien placés pour appréhender les actions en cours. Il est aussi agrémenté de nombreux clins d'œil permettant de découvrir une Terre uchronique où la seconde guerre mondiale n'a pas eu lieu (l'aéroport international de Paris se nommant ainsi Louis Blériot).
L’autre qualité de ce roman de science-fiction tient également dans les nombreux thèmes de réflexions qu'il aborde, par l'intermédiaire de l'hypercolonie et de ses simulacres. Quelle est la place de l'homme sur la Terre et dans l’univers ? Il traite également de la notion de libre arbitre ou du penchant de l'homme pour la guerre.
J'ai découvert Robert Charles Wilson avec Les derniers jours du paradis, et je n'ai pas été déçu. Si vous aimez les livres à suspense et que la science-fiction ne vous rebute pas, je vous conseille vivement cet ouvrage !