On sait que Nävis et ses amis ont l'habitude de se fourrer dans les ennuis, mais cette fois c'est vraiment sérieux. Attaqués par une horde de robots, c'est tout d'abord Juliette qui succombe, puis Bobo... en un rien de temps, les voilà tous à terre.
Mais voilà que, dans les sarcophages de sommeil qu'ils essayaient de protéger, un couple se réveille. Cho et Segui sont les deux derniers représentants de leur espèce, une espèce capable de manipuler le temps. Intrigués par la situation un peu chaotique qui les entoure, les deux Jeeosigans décident de dérouler la trame du temps en arrière et en avant pour comprendre ce qui se passe, puis d'interroger les combattants en les accueillant tout à tour dans leur bulle de temps arrêté.
Cet album enchaîne donc les flashkacks, chaque personnage déroulant ses souvenirs pour nous permettre d'appréhender la situation à travers différents points de vue. Comme souvent dans la série Sillage, la situation est complexe, et intimement mêlée de politique. Les Jeeosigans ont beau être pacifiques, leurs capacités à connaître la vérité ont alarmé le SupraDirectoire. Celui-ci a donc éradiqué l'espèce, la faisant passer pour terriblement dangereuse. Le convoi Sillage est désormais indépendant, mais bien conditionné à redouter les Jeeosigans et donc peu décidé à leur accorder un statut de réfugiés...
La construction du scénario de Jean-David Morvan, qui multiplie les aller-retours dans le temps, permet de donner un peu de vie à l'intrigue. L'action est bien entendu au rendez-vous, comme toujours, avec de beaux combats. De même que les nouvelles espèces extraterrestres, planètes, situations, toujours aussi variées.
Les personnages principaux commencent à être un peu trop nombreux pour être tous à l'honneur, mais chacun évolue cependant à son rythme. Ainsi Nävis, toujours aux trousses du voleur de l'ornosphère, va encore devoir faire des choix majeurs, même si je trouve que ce qui la concerne ici est vraiment un peu gros à avaler. Quant à Yannseï, qui se cache derrières des manières un peu brutes, on voit qu'il commence à trouver sa place dans le groupe : sa connivence avec Nävis est ici flagrante, pour le plus grand plaisir du lecteur.
Les dessins de Philippe Buchet sont toujours aussi agréables à regarder, clairs et précis. Les personnages sont hauts en couleur et laissent transparaitre leurs émotions, les vaisseaux sont artistiquement détaillés. Il me semble cependant que les décors ont été un peu négligés dans cet opus, avec de nombreuses planches présentant un fond uni peu intéressant.
Encore un tome qui séduira les amateurs de la série !
