Octobre 2019 : l'invasion extra-terrestre tant redoutée a bel et bien eu lieu, laissant vivant un habitant sur mille sur l'ensemble du globe. Au-delà du drame, l'heure est venue pour certains de comprendre ce qui s'est passé, notamment en analysant l'incroyable voyage de Charles Dimbort et de ses équipiers : le turc Hassan Turan, le français Franck Lacan, German Denton et le professeur Weintraub... L'équipe en question s'est retrouvée propulsée en l'an 2019 à Providence, ville alors ravagée du Rhode Island. L'équipe a trouvé le moyen de revenir en 1959 après avoir emprunté une porte située dans le Necromanteion, mystérieux édifice grec qui n'a pas encore été découvert, en 1959...
Alors, en 1959, l'heure est à l'interrogatoire pour cette équipe, ces hommes qui, sans se concerter, racontent dans le détail le fruit des nombreuses recherches effectuées autour de la chaise de Montauk, ainsi que les travaux d'Albert Einstein autour de l'USS Elridge, à Philadelphie. Les discours se recoupent parfaitement, et les différents scientifiques de 1959 qui travaillent autour de ces travaux ont à décider si, oui ou non, les individus interrogés sont sains d'esprit. Si, oui ou non, il sera possible de les faire rencontrer le président américain alors en fonction : Dwight D. Eisenhower...
Et puis, en 2019, on se retrouve avec les survivants des attaques extraterrestres d'Octobre. Des survivants qui commencent par se débarrasser, décemment, des milliers de victimes, totalement informes, qui jonchent les sols infestés de rats. Et on craint de nouveau lorsque d'autres vaisseaux apparaissent, laissant dans leur sillage d'étonnants cubes un peu partout sur la planète. D'étonnants cubes qui ne sont pas sans rappeler le cube de Dunne, qui est justement l'objet de bien des recherches, dans le Nevada, et ce depuis sa découverte dans les années 30...
Quatorze tomes... Voilà qui n'est pas au courant pour une série, et il faut bien reconnaître que c'est avec plaisir qu'on se replonge dans ce second cycle de Prométhée, où Christophe Bec nous abreuve de détails et de discussions scientifiques, et ce à différentes époques. Le scénariste prend ici son temps, faisant en sorte que son univers conserve toute sa cohérence. Chose pas simple à faire, évidemment, mais dont le résultat est tout à fait à la hauteur.
Certes, certains se diront que le premier cycle se suffit à lui-même, et qu'on ne voit pas bien où Christophe Bec veut aller avec ce second cycle (où il amène toujours Stefano Raffaele au dessin). Mais force est de constater qu'il est bien agréable d'avoir un peu plus d'explications et de consistance, éléments largement présents dans ce quatorzième tome. Les allers et retours entre 1959 et 2019 sont fréquents, mais sans que le rythme n'en soit altéré : on comprend vite où on se trouve, si tant est bien évidemment qu'on a bien cette histoire en tête.
Les dessins, eux, sont toujours aussi bons et soignés, avec leur réalisme parfaitement appuyé par les couleurs gérées par les studios Digikore. C'est beau, avec un visuel convaincant, que ce soit sur les expressions, importantes, ou sur les décors ou les architectures. Un tome maîtrisé de bout en bout qui passe d'un endroit à un autre, et c'est là où la narration de Christophe Bec est la meilleure. On ne sait pas encore vraiment où les auteurs veulent nous emmener, mais on est toujours aussi impatients de découvrir le tome suivant !