Les Chroniques de l'Imaginaire

Chaque soir à 11 heures - Ferdjoukh, Malika

Willa est une adolescente à part dans son lycée. Ses parents sont séparés, elle est quelconque, un peu effacée, les garçons ne la regardent jamais. Mais quel caractère ! Et quel humour ! Jusqu'à ce qu'un jour Iago, fils d'une riche famille hôtelière et frère de son amie Fran amourachée de son prof de chimie, jette son dévolu sur elle. Willa n'en revient pas.

Alors elle profite de ce moment de bonheur jusqu'à la rencontre d'Edern, adolescent loufoque aux longues jambes vivant dans une vieille demeure de Montmartre. Sa famille est complètement à l'ouest, ses parents sont morts tragiquement, sa sœur est aveugle et rêve de rejouer de la musique. Edern va alors demander à Willa de venir jouer du saxophone avec Marni sa petite sœur. Tout va bien jusqu'à ce que Willa se retrouve en adolescente agressée à plusieurs reprises, voire même à la limite de vouloir la tuer. Que se passe-t-il ? Willa va tenter de le découvrir en tentant de dépoussiérer les lourds secrets de l'étrange demeure de Montmartre. Pas facile pour cette jeune femme en herbe.

Malika Ferdjoukh a un joli brun de plume. C'est léger et inquiétant à la fois, mais on reste réellement dans le monde de l'adolescence. Les dialogues y sont cinglants, bourrés d'humour, efficaces. J'ai surtout apprécié l'humour de notre héroïne, le descriptif de ses pensées, ses réparties de dernière minute.

On s'attend à une jolie romance d'adolescents. Même si Willa va découvrir le réel amour, le roman tend à devenir un roman policier suite à l'enquête secrète que va mener notre jeune héroïne. On avance à tâtons, on ne sait pas vraiment vers quoi l'auteur nous fait aller et on est plus d'une fois surpris par les retournements de situation qu'elle nous réserve. Ce mélange subtil de notre romancière fait que ce roman ne peut en aucun cas passer incognito. En bref, une lecture prenante, qui propose une intrigue complète servie par une plume très agréable.