Jung est un enfant coréen adopté à l'âge de cinq ans par une famille belge. Il poursuit sa quête d'identité. Elle l'amène à revenir chez sa mère adoptive en Belgique, lui qui vit maintenant à Bordeaux, pour avoir son ressenti sur les premiers tomes de Couleur de peau : miel. Ce retour aux sources fait remonter beaucoup de souvenirs, d'autant plus que la maison n'a pas changé depuis qu'il en est parti pour faire ses études artistiques à Bruxelles.
Cette interview est aussi l'occasion d'évoquer la mémoire de Valérie, sa petite sœur adoptée un peu après lui, qui venait elle aussi de Corée. Elle a eu beaucoup de problèmes de santé et, comme Jung, elle a eu une période à l’adolescence où elle n’était pas à l’aise par rapport à sa famille d'adoption. Mais, mal entourée, elle a pris une voie qui l’a conduite vers des substances interdites pour finalement trouver la mort en voiture à l'âge de vingt-cinq ans.
Ensuite, Jung repart pour la Corée. Ce voyage de quarante jours n'étant pas entrepris pour faire de la promotion, il va lui permettre de résider dans le quartier où il a été trouvé par un policier. Et après quelques jours, de retourner dans sa ville natale de Naju...
Voici le quatrième tome de Couleur de peau : miel. Alternant entre la quête de son origine et les souvenirs d'enfance, Jung nous emporte dans un tourbillon d'émotions. Comment ne pas être bouleversé par son retour à la maison familiale, l'évocation de sa sœur disparue, les rencontres qu'il fait en Corée ? Et tout particulièrement par Joy, une jeune mère célibataire qui envisageait d'abandonner son enfant, comme cela se fait encore beaucoup en Corée, jusqu'à ce qu'elle découvre l'œuvre de Jung. C'est vraiment le point fort de cet auteur.
Avec des planches noir et blanc, plutôt dépouillées mais rehaussées par un jeu d'ombre, Jung arrive à faire aussi bien, voire mieux, que beaucoup d’autres bandes dessinées ou même de films. L'incrustation de photos et de documents personnels dans quelques planches permettant de renforcer, si besoin était, le côté authentique de l'ouvrage.
N'ayant pas lu les tomes précédents, je ne ferai pas de comparaison. Quelques planches présentant la vie quotidienne en Corée ne m'ont pas particulièrement intéressé. Mais le reste de l’œuvre est vraiment touchant pour tous car les messages qu'elle véhicule s'appliquent également à des personnes qui n'ont pas subi une adoption. Il ne faut donc pas hésiter à découvrir cette bande dessinées de grande qualité.