Les Chroniques de l'Imaginaire

Noir comme le sang (Elfes - 15) - Hadrien, Marc & Popescu, Augustin

La fuite apporte souvent son lot de mauvaises postures. L'elfe noir Gaw'Yn en fait justement les frais, en fuyant Scarande avec Dyfeline Su Glemantes, la femme qu'il aime, mais dont il a dû tuer toute la famille... A présent, Gaw'Yn et Dyfeline sont sur une mer déchaînée, sur un vaisseau dont l'équipage s'affaiblit de minute en minute. Et pour cause : la tempête en question n'est pas naturelle, et elle se calme même étrangement, d'un coup ; à présent que le bateau et l'équipage sont harassés, il est temps pour les attaquants de passer à l'abordage !

Et c'est justement Lp'Hen, une semi-elfe noire, qui est général et à l'origine de cette attaque. Son objectif est de constituer une armée, et pour cela elle a des méthodes assez inavouables... Les malheureux qu'elle fait prisonniers sont jetés à fond de cale afin d'être contaminés par des goules qui n'ont rien à envier aux zombis de Walking Dead... Une morsure suffit à contaminer ce qui sera de futures goules, et c'est comme cela que l'armée s'agrandit. Lp'Hen et ses lieutenants disposent d'amulettes magiques : leurs porteurs sont capables de garder le contrôle sur les goules en question...

Mais si Gaw'Yn parvient à ne pas se faire mordre, le destin en décide tout autrement pour Dyfeline, qui devient rapidement contaminée. La femme de haute lignée devient ainsi un horrible monstre qui aura plus d'une fois l'occasion d'étancher sa soif de sang, sous les yeux horrifiés de Gaw'Yn... Ce dernier va accepter de suivre Lp'Hen dans sa quête, tout en gardant comme objectif le fait de sauver Dyfeline. Et d'anciens grimoires affirment qu'il est possible de redonner sa forme originelle à une goule...

Ce quinzième tome de la série Elfes s'attarde, comme les tomes 5 et 10, sur les Elfes Noirs. Et c'est cette fois Marc Hadrien qui est au scénario, et Augustin Popescu (La Rose et la Croix) qui est aux dessins, avec Héban à la couleur. L'occasion est d'ailleurs belle de voir les progrès réalisés par le dessinateur roumain : ses traits ont gagné en finesse et en mouvements. Certaines cases sont très précises, notamment lorsqu'on y voit des goules, ou encore des dragons, créatures avec lesquelles Augustin Popescu semble être parfaitement à son aise !

Du côté du scénario, Hadrien nous propose là un tome plaisant à suivre : on a le temps de se remémorer les personnages, et de les cerner rapidement, avant que les auteurs ne nous amènent dans pas mal d'endroits : on visite du pays, et on ne s'ennuie nullement durant le tome complet, que l'on termine avant de s'en rendre compte. Agréable, complètement, même si on pourra tout de même lui reprocher d'avoir lu ce genre d'histoire une bonne dizaine de fois, notamment lorsqu'on est féru des éditions Soleil...

Outre ce manque certain d'originalité, pas de souci sur la forme : les amateurs de fantasy, purs et durs, devraient y trouver leur compte. Pour ceux qui ont l'impression d'avoir exploré suffisamment le genre en bande dessinée, vous pourrez passer votre chemin...