Depuis ses aventures avec le Necronomicon (voir le diptyque Sherlock Holmes et le Necronomicon dans la même collection), James Moriarty s’est juré de détruire tous les exemplaires encore en circulation du Livre des morts, cet ouvrage de magie noire qui transforme son lecteur en suppôt du Mal absolu.
Nous le retrouvons à Constantinople, où le massacre d’une rare violence d’un sérail entier semble indiquer la piste d’un nouveau tome du Necronomicon. Moriarty part donc en chasse. Mais il n’est pas le seul à chercher les livres maudits. Dans quel but ce mystérieux adversaire cherche-t-il à s’emparer du livre ?
Ce nouveau diptyque est un cross-over à la série des Sherlock Holmes dont James Moriarty est le Héros. Et je dis Héros à dessein, car ici, foin du Professeur à l’intelligence exceptionnelle qui n’a d’égal que celle de Holmes, foin surtout du Napoléon du crime à l’organisation tentaculaire qui complote sans cesse de nouvelles machinations maléfiques. Non, ici, notre Moriarty est un sorcier redoutable, le plus grand sans doute qu’il ait été donné de voir ; il œuvre pour le bien de l’humanité en cherchant à détruire le plus grand fléau qu’il puisse être : le Necronomicon. Un super héros en somme.
Une fois passé le choc d’un changement de personnalité radical, l’ensemble du tome est plaisant à lire. Nous voyageons aux cotés de Moriarty de Constantinople à New-York, de l’Égypte à Londres, à travers des planches aux ambiances bien définies. Le style d’Andrea Fattori est assez classique mais efficace.
On regrette toutefois la fadeur des personnages secondaires, inhérente à l’ensemble des scénarios de Sylvain Cordurié pour la collection 1800. Toutefois, les adversaires principaux de Moriarty dans ce tome sont charismatiques. Car c’est dans les affrontements que réside toute la force du récit, en témoigne la couverture qui place d’emblée l’ouvrage dans une dynamique d’action. Les combats sont spectaculaires et bien menés. En bons climax, ils font monter la tension avant de la relâcher dans une catharsis d’une grande satisfaction.
Reste tout de même que l’image d’un Moriarty bodybuildé qui sauve le monde reste un peu loin de la vision habituelle qu’on s’en fait.