Doran Dils aime sa femme, Diane. Il aime aussi que sa maison - si on peut donner ce nom au petit cube de pierre où il vit - soit près de la mer. Malheureusement, il n'y a pas de travail pour lui à Austéria, et la nourriture se fait rare. Aussi décide-t'il d'aller en chercher plus loin, dans un endroit où on ne le connaîtrait pas. Il en trouve, en effet, mais il y fait aussi une rencontre très étrange, qui bouleversera sa vie en le faisant repartir, encore plus loin.
La lecture de ce roman a été une expérience de frustration pour moi. En effet, le pitch était attirant, et le monde créé par l'auteur a du potentiel : on apprend une partie de son histoire, et des indices montrent clairement que bien d'autres éléments restent à découvrir.
Malheureusement, l'auteur a encore beaucoup à apprendre sur le plan de l'écriture même. Certes, il y a peu de fautes d'orthographe proprement dites, même si une coquille m'a procuré un joyeux moment ("une petite porte dérobée dans le flan (!!!) est", page 125-126). En revanche, l'ignorance de la grammaire de base rend par moment la lecture pénible (exemple pris au hasard, page 16 : "Les magasins et autres vitrines des boutiques étaient encore fermés"), et le style est boursouflé à la limite de l'abscons (exemple, page 125 : "Depuis longtemps, la brume avait pris l'étrange habitude de cacher le roi.". Si un élément inanimé a une volonté et des "habitudes", il faudrait savoir pourquoi et comment, ou que cette éventualité soit au moins mentionnée dans le texte).
Enfin, l'histoire est exclusivement focalisée sur Doran Dils, au point que des personnages secondaires pourtant prometteurs (Muphin's, Lafine, et surtout Minette) perdent toute crédibilité, et que cela oblige le lecteur à suivre un seul personnage dans un périple de découverte qui semble ne jamais finir, alors que bien des informations sont en soi intéressantes et auraient pu facilement être communiquées par l'intermédiaire de personnages secondaires dignes du nom de "personnages". Par exemple, l'existence et l'action des Droptiers auraient pu être expliquées et montrées du point de vue de Minette.
En somme, il manque à cette histoire un vrai travail de correction ou d'édition, et c'est dommage, car, encore une fois, elle a un potentiel.