Taylor n'a jamais vraiment su faire face aux problèmes. Non, en général, elle préfère leur tourner le dos et fuir à toutes jambes, comme lorsqu’à douze ans, elle avait préféré abandonner amie et amour pour ne pas avoir à régler une situation qui lui échappait complètement.
Mais aujourd'hui, et face à la maladie de son père, elle n'a plus vraiment le choix, il va falloir qu'elle assume. Son dernier été, son père veut le passer dans leur maison de vacances au bord du lac. Ce dernier été pourrait-il aussi être une renaissance, une occasion de régler enfin ce qu’elle a laissé en suspens cinq ans au plus tôt ? Elle doit bien quelques explications à Lucy et à Henry.
L'été des secondes chances fait partie de ces livres dont l'on se souviendra longtemps je pense avec un brin de nostalgie, une fleur entre les dents...Un peu cliché ? Oui, peut-être, mais finalement, cela correspond parfaitement bien à l'ouvrage. C'est le cliché que l'on aime et qui fait du bien.
C'est l'histoire triste mais belle, celle qui ne finit au fond ni bien ni mal, qui est juste la vie, comme n'importe quel quidam moyen pourrait la vivre, avec juste ce qu'il faut d'espoir pour avancer, pour trouver le courage et ne pas détester l'existence.
Les personnages, bien que très caricaturaux, sont vraiment très attachants, même si on aurait parfois envie de secouer Taylor pour qu'elle remette un peu les pieds sur terre et qu'elle arrête de s'auto-fustiger.
L'histoire est fluide, pas vraiment de rebondissements, mais là n'était pas le but, la fin étant malheureusement en grande partie déjà jouée dans les premières lignes, et pour le reste il nous suffira de gérer l'incertitude de l'avenir tel qu'il peut être envisagé par tout un chacun.
Alors, s'il est si commun et prévisible, pourquoi nous laisserait-il ce souvenir dont je parlais juste un peu plus haut ?
Et bien parce qu’il est humain, tout simplement. Il est écrit avec une grande finesse et une grande sensibilité. Des mots simples, qui parlent à tous, des situations auxquelles nous avons tous été ou nous serons tous confrontés, d'une manière ou d'une autre.
C'est peut-être ce bol d'air. J'ai mal oui, mais je suis debout et j'ai un futur, parfois peut-être un peu plus sombre, mais pas franchement gris non plus. On respire toujours au fond, quoi que l'on puisse en penser...
Alors, ce n'est peut-être pas un coup de cœur au sens strict du terme, mais c'est malgré tout une jolie bouffée d'oxygène, qui donne au quotidien un petit air de vacances.