Les Chroniques de l'Imaginaire

La belle et la bête

Belle est une jeune fille qui porte bien son nom mais que les villageois trouvent bizarre : vive et intelligente, elle est en avance sur son temps, la fin du XVIIIe siècle. Seul son père Maurice, dont elle est très proche, accepte ses différences. Une nuit, alors que Maurice rentre du marché, il s'égare dans la forêt. Attaqué par des loups, frigorifié par la neige qui tombe alors qu'on est en été, il se réfugie dans un château. Il n'y voit âme qui vive, mais trouve malgré tout un feu et un repas qu'il attaque de bon cœur, jusqu'à ce que les étrangetés de la demeure le poussent à la fuite. Avant de quitter le domaine, Maurice prend cependant le temps de cueillir une rose pour sa fille ; il s'attire ainsi les foudres du propriétaire des lieux, une Bête terrifiante qui l'enferme dans un cachot. Belle, qui adore son père, propose à la Bête de devenir sa prisonnière à sa place. Au fil des jours, la Bête s’adoucit au contact de Belle, tandis que celle-ci apprend à l'apprécier en retour. Mais le prétentieux Gaston, prétendant que Belle a toujours éconduit, ne l'entend pas de cette oreille, prêt à tout pour que Belle devienne son épouse.

Ce film est un remake du film d'animation éponyme de Disney paru en 1991. Une semaine après sa sortie, c'est déjà un gros gros succès. Forcément. Le casting donne le rôle principal à Emma Watson, qui s'est faite connaître pour le rôle d'Hermione Granger dans les films d'Harry Potter, ce qui attire les jeunes. Pour la génération précédente, celle qui a découvert le dessin animé sur grand écran, c'est la nostalgie qui la ramène dans les salles pour retrouver ce qu'ils ont ressenti alors.

Le scénario est très proche de celui du dessin animé, à quelques menus détails près. Ceux qui connaissent l'original par cœur pourront par contre être troublés par le fait que les paroles des chansons ont été revues. Il y a également deux ou trois chansons supplémentaires, ce qui fait qu'au final on a bien plus l'impression de regarder une comédie musicale qu'un film. Et comme, malheureusement, le son est BEAUCOUP trop fort lors des chansons, n'oubliez pas vos protections auditives si vous ne voulez pas sortir sourd...

Le film s'adresse à un public un peu plus âgé que celui du dessin animé, on s'est un peu éloigné de l'esprit "princesses Disney". C'est plus sombre, et les scènes d'action (l'attaque des loups par exemple) sont forcément plus impressionnantes. Quant aux allusions à l'homosexualité de LeFou, les enfants pourront passer à côté, mais elles sont évidentes pour les adultes. A l'inverse, j'ai par contre trouvé la Bête pas assez effrayante, je n'ai pas l'impression d'un animal sauvage et terrifiant.

Le jeu des acteurs est assez inégal. Emma Watson est mignonne, mais son jeu très figé dégage bien peu d'émotion. Dan Stevens, qui joue la Bête, est bien plus expressif malgré son costume encombrant et couvert de poils ! Luke Evans campe un Gaston très réussi : d'abord bellâtre un peu comique dans sa vanité et sa grossièreté, il tourne ensuite au grand méchant, prêt à toutes les bassesses pour épouser Belle. Il est juste dommage qu'il se fasse souvent voler la vedette par Josh Gad, dont le personnage de LeFou est souvent trop mis en avant à mon goût.

Ce film est proposé au format Imax 3D. J'ai apprécié de découvrir sur très grand écran les magnifiques paysages et les décors d'époque. Par contre, la 3D est surtout utilisée pour faire ressortir un personnage au premier plan, ou pour animer les objets du château. Moi qui ai toujours du mal à ajuster les lunettes 3D par dessus ma paire de lunettes de vue, ce qui a des effets secondaires visuels pas toujours agréables, j'aurai probablement préféré une 2D simple !

Alors, au final, il faut aller le voir ou pas ? Si vous cherchez une adaptation avec une histoire différente, non. Mais si vous souhaitez simplement retrouver l'émotion de ce beau conte de fées, rehaussée par des images plus belles et riches que la version dessin animée, alors oui, n'hésitez pas !