Cela fait maintenant trente ans que Blaise travaille sur un écrit de Platon. Trente ans que sa vie ne tourne qu'autour de ce morceau de manuscrit trouvé par hasard. Trente ans qu'il ne connait ni l'amour d'une femme, ni les affres de la vie quotidienne. Trente ans qu'il lorgne vers ce poste de professeur à la Sorbonne que sa découverte et son travail lui confèrent. C'est long, trente ans, surtout quand du jour au lendemain un Écossais fait par le plus grand des hasard une découverte qui remet en cause tout ce pourquoi vous avez travaillé. Rendant ces trente années vaines et quasiment inutiles...
Adapté d'une pièce de théâtre de Marcel Pagnol, cette BD est un petit bijou. Si tant est qu'on aime la douce nostalgie et les regrets qui vont et viennent avec le temps qui passe. J'ai été pris par le récit un peu rapide et dense, mais en même temps adapter cette pièce de théâtre en 62 pages c'est bien normal que ce soit rapide. Le récit vous happe et ne vous lâche qu'à la fin.
J'ai bien aimé le découpage en trois actes que nous retrouvons insidieusement à la lecture de cette BD. D'autant que l'apparition de Blaise à ses vingt-six ans donne un élément supplémentaire au récit et à l'analyse de celui-ci. Ce jeune Blaise est au fond une représentation de nos espoirs face aux réalités de ce que nous sommes tous devenus avec l'âge.
Je ne suis pas fan des dessins, ils sont certes bien faits et donnent une vraie épaisseur au récit mais sont un peu trop classiques à mon goût. Ceci dit, c'est très subjectif et bon nombre d'entre vous diront à raison que je suis un peu tatillon.
Une BD très mélancolique, une fin absolument sombre. Quoi de mieux ?!