Ohé ohé capitaine abandonné, ohé ohé mets des ailes à ton voilier. Ces paroles de cette merveilleuse chanson populaire n'ont jamais trouvé meilleur echo qu'avec ce roman. A bord du Déméter, un capitaine épris de ses hommes est obligé d'accepter un bien étrange coffre. Le commanditaire de cette envoi a exigé que les hommes du capitaine soient tous remplacés et qu'on aille au plus vite vers les rives de Londres. Durant ce voyage, les pulsions et le plaisir de la chair vont augmenter au fur et à mesure que le bateau se rapproche de Londres. Ce qu'il y a dans cette boite est un mystère que nul ne doit ouvrir, sous peine de voir tous ses désirs devenir réalité.
Un brin décontenancé par la lecture de cette nouvelle au potentiel érotique homosexuelle certain, je vais tenter de vous donner un avis clair sur ce court roman. Déjà, commençons par vous dire que l'histoire en elle-même est captivante du début à la fin. Que c'est très bien écrit malgré quelques faiblesses et clichés par-ci par-là. Rien de bien méchant si ce n'est la fin que je vais devoir expliquer, donc vous pouvez sauter la lecture jusqu'à la conclusion si vous ne souhaitez pas connaître la fin.
Dans un premier temps, j'ai vraiment beaucoup aimé le traitement donné à l'homosexualité, du moins jusqu'aux trois quarts du livre. Le capitaine vit de ses envies et de ses fantasmes, surtout impliquant de jeunes hommes imberbes dont il ne cesse de parler pendant des pages et des pages et des pages. Sauf aux deux derniers chapitres où, sous prétexte d'avoir "fauté" avec un moussaillon sur le bateau, il se voit réserver une mort atroce, vraiment atroce. Et comme le récit est raconté à la première personne du singulier je ne comprends pas comment le narrateur peut encore parler pendant sa torture et après sa mort ! Du coup, la lecture de ce livre fut un peu gâchée par une fin guignolesque au possible.
L'histoire est pourtant bonne et bien ficelée mais il y a un manque cruel de bonnes idées à la fin. C'est bien dommage car jusque là c'était un bel hommage à Bram Stocker et à son Dracula. Dont la narration est quasi reprise ici.
Bref, une fausse bonne surprise tout ça, à cause d'une fin pas à la hauteur du reste du livre. Un bon récit un peu coquin quand même.