Les Chroniques de l'Imaginaire

Derdhr du Talion (Nains - 7) - Jarry, Nicolas & Créty, Stéphane

Tueur maudit, assassin sans pareil, Ordo a fait un feu de joie des archives du Talion avant de disparaître. Quinze années, une broutille pour un nain mais amplement suffisante pour se reconstruire une nouvelle vie et rire au nez de ceux qui tentent encore de toucher la prime sur sa tête.
Jusqu'à ce que quelqu'un de plus malin et de plus riche aille tailler une bavette avec lui. On ne peut rien refuser à un seigneur de la Banque de Pierre. Elle est jeune, avenante et offre à Ordo son père...

Après Redwyn et ses enfants, on passe au personnage suivant du cycle, Ordo, qui entretient également des relations familiales tendues.
Jarry nous a concocté une histoire de banquiers cyniques, de jeux de pouvoir et de manipulation. Le résultat est intriguant, original et est une bonne idée, dans laquelle les acteurs, Ordo et Derdhr, s'intègrent à merveille.

Graphiquement, son collègue Créty tient la barre, autant pour les personnages que pour les décors. D'ailleurs, la qualité de son dessin et de son usage de la lumière sont en hausse. C'est réussi. On peut, dès lors, apprécier encore plus la créativité des auteurs pour la mise en scène et les plans larges, un des points forts des Nains ou de la série parente, les Elfes.

Toutefois, le récit dans sa narration souffre d'un défaut majeur. Le rythme est très lent et il n'est pas aidé par le texte ou les dialogues verbeux, souvent de longs monologues qui noircissent les cases. J'étais peut-être fatigué au moment de la lecture de cet album. En tout cas, avec la tension dramatique qui a tant de mal à se développer, j'ai plusieurs fois compté le nombre de pages encore à lire avant la fin...

Bref, Derdhr du Talion est loin d'être aussi trépidant que Jorun de la forge à cause de ce gros problème de rythme. Pourtant avec toutes ses qualités, la construction des personnages, leurs relations, le récit, l'exploration de ce pan de l'univers des Nains, ce septième tome de la série aurait juste eu besoin d'être plus condensé. Ou de recevoir un bon coup de pied au derrière pour le réveiller !