Les Chroniques de l'Imaginaire

Le grand livre - Willis, Connie

Envoyer Kivrin Engle en 1320 afin d'en rapporter des témoignages du passé est chose courante au vingt et unième siècle. Il suffit d'être historien, de se passionner pour une époque et de ne pas avoir peur de ne pas en revenir.

Le grand livre de Connie Willis, roman de science-fiction, est à la fois riche en éléments du passé et notamment du moyen-âge, et à la fois très imprévisible, angoissant dans cette période d'épidémie de peste, pourtant relevée seulement en 1348. Que s'est-il passé lors de son transfert pourtant si bien préparé par le professeur Dunworthy ? En cette fin de XXIème siècle, les historiens de l’Université d’Oxford maîtrisent la technique du voyage temporel, qu’ils utilisent depuis quelques années pour leurs recherches, en envoyant historiennes et historiens observer le passé en personne. Kivrin Engle, très jeune historienne, veut en connaître plus sur le moyen-âge et décide de sauter le pas. Même si parfois un léger décalage peut arriver, c'est l'histoire de quelques heures, voire quelques minutes. Ici, ce sera un peu plus.

J'ai eu beaucoup de mal à m'insérer dans cette histoire. Le roman est, je trouve, cafouillant à ses débuts. On s'y perd parmi tous les personnages, et parfois la logique ne suit pas. Au tout début, je ne voyais même pas qui était notre personnage principal : Kivrin. Et puis selon moi, elle n'était pas historienne mais une simple étudiante. Il a fallu au moins 400 pages pour que je sois assez étonnée de ses connaissances acquises afin d'être acceptée pour ce transfert vers le moyen-âge non loin d'Oxford en Angleterre. L'auteure, Connie Willis, nous dépeint bien le tableau de cette époque, c'est une histoire qui est bien écrite. On découvre peu à peu cette famille, qui devient le quotidien de Kivrin. À travers ses yeux, on ressent ce que Kivrin vit. On finit par apprécier cette héroïne, qui est finalement attachante, vraie et forte malgré les circonstances. On voit les événements qui défilent et on devine comment l'inévitable va se produire. Il y est intéressant enfin de découvrir quels ravages les grandes épidémies ont fait, quels us et coutumes le peuple anglais avait, et surtout on reste circonspect devant leurs ignorances et leurs croyances.

Dans l'ensemble et malgré les premières dizaines de pages, j'ai passé un bon moment. J'ai toujours été curieuse de suivre Kivrin à cette époque, car les chapitres alternent entre le XXIème et le XIVème siècle.

Malgré quelques longueurs, ce roman est vivant, c'est un livre fascinant dans lequel passé et futur se déclinent au présent.