Les Chroniques de l'Imaginaire

L'onde Septimus (Blake et Mortimer - 22) - Dufaux, Jean & Aubin, Antoine & Schréder, Etienne

Septimus est fini, Olrik est libéré de son emprise. La vie reprend son cours normal à Londres. Mais que ce passe-t-il sur les docks ? Des fous hurlent et disparaissent. Tous vétérans de la dernière guerre, tous évadés de l'asile où ils sont internés...

J'ai pris cette bande dessinée chez mon libraire sans la rechercher en particulier, je n'avais pas encore lu ce vingt-deuxième opus de la série et, comme Dufaux fait du travail de qualité, j'étais curieux de voir ce qu'il pouvait ajouter à l'univers de Blake et Mortimer. Du côté graphique, deux dessinateurs se sont occupés de la mise en images de cette BD. Aubin a reçu l'aide de Schréder pour terminer l'album. Une différence de style est visible mais pas dérangeante.

Premièrement, le dessin est propre et correspond au strict cahier des charges jacobsien et propose quelques jolies vues de Londres. Globalement, il est réussi mais pas exempt de défauts. Ceux qui m'ont le plus dérangés sont : le visage de lady Rowana, pas vraiment éblouissant de base, qui devient affreux sur la fin de l'album ; celui d'Olrik qui ressemble souvent à celui d'un vieux travelo et un manque de constance général des faces des personnages lorsqu'ils sont présentés sur un plan à moyenne distance.

Malheureusement, je dois vous dire que L'onde Septimus ne m'a pas beaucoup emballé. Cette suite à La marque jaune, pour expliquer ce qu'il se passe après la disparition de Jonathan Septimus et fournir une origine à l'onde méga et à ses capacités, est inutile à mon sens. Si Jacobs n'en a pas parlé, c'est peut-être qu'il n'en voyait pas l'intérêt pour le lecteur ou pour son univers. Et je suis d'avis de dire qu'il avait raison. Puis, il faut sacrément assurer pour oser faire une suite à La marque jaune.
L'histoire de Dufaux est tirée par les cheveux, le texte est fade et peu clair, l'atmosphère ne décolle pas - à la différence de La marque jaune, l'action se déroule, ici, surtout en journée et sans l'épais brouillard londonien, ce qui change tout. Si le côté science-fiction que prend L'onde Septimus ne choque pas car c'est un thème récurrent dans la série, il n'est pas bien amené ou trop précipité. L'aspect SF est censé être la réponse à tout, avec du blabla scientifique ridicule, ce que je n'apprécie pas particulièrement. De plus, les personnages manquent de charisme, de crédibilité et sont complètement à côté de leurs pompes.
Blake fait son travail de manière routinière, sans pression et sans envie, rigole de son assistant, copie rondouillarde de Honeychurch. La soit-disant tension entre lui et Mortimer est passée sous silence alors qu'elle aurait dû amener un développement intéressant. Mortimer, en scientifique dévoré par son orgueil, est hors du cadre et, au vu de sa relation avec Blake, il m'est impossible de le prendre au sérieux. Enfin, Olrik, en plus d'avoir une horrible tête, est une coquille vide sans caractère. Où est l'aventurier avide de vengeance ? Où est le colonel machiavélique ?
Peu importe, car il y a du fan service dans les vignettes de cet album. Ça, au moins, vous n'aurez pas à le chercher !

En conclusion, L'onde Septimus est ma seule déception depuis la reprise de la série Blake et Mortimer. L'histoire ne marche pas, l'ambiance ne prend pas, il n'y a que le dessin qui est correct.