Les Chroniques de l'Imaginaire

La rencontre (Shadow House, la maison des ombres - 1) - Poblocki, Dan

Poppy est une jeune pensionnaire de Thurday's Hope. Persécutée par les autres orphelines, elle trouve le réconfort auprès des livres et d'une étrange adolescente lui apparaissant dans les miroirs. Sa vie semble sur le point de basculer pour le mieux lorsque sa tante Delphinia l'invite à vivre auprès d'elle, à Lanark House.

Azuma est une collégienne parfaite, un modèle d'exemplarité qui ne pourrait être plus différent de sa sœur aînée, Moriko la casse-cou. Malheureusement, l'intrépidité de Moriko lui a coûté la vie lors d'une promenade en forêt et Azuma se sent coupable de n'avoir pu la dissuader de s'aventurer hors des sentiers battus. Elle est depuis atteinte d'un somnambulisme de plus en plus inquiétant. Afin de ne pas inquiéter ses parents, déjà éprouvés, elle décide de rejoindre un pensionnat loin de chez elle, l'École Larkspur.

Marcus est un petit prodige de la musique. Jouer du violoncelle est une seconde nature pour lui. Il lui arrive souvent d'entendre des airs de musique inaudibles du commun des mortels, qu'il retranscrit dans ses morceaux. Ce talent n'est pas tout à fait du goût de sa mère qui, bien qu'elle soutienne son fils, ne peut s'empêcher de penser à son frère, lui-même violoncelliste et décédé à l'âge de douze ans, exactement l'âge de Marcus aujourd'hui. Aussi Marcus saisit-il l'opportunité de venir étudier à l'académie artistique Larkspur, pour vivre enfin sa passion pleinement.

Dash et Dylan sont célèbres. Depuis leurs cinq ans, ils incarnent tous deux le personnage de Scooter, frère cadet de la famille du sitcom « Papa mène l'enquête ». Leur personnage vient tout juste d'être supprimé de la série lorsqu'ils sont contactés par Larkspur Productions pour tourner un film d'horreur.

Arrivés dans une étrange mansion de l'État de New York, les adolescents vont découvrir que leur vie a belle et bien changé.

Avant même d'ouvrir les pages de ce roman, on est impressionné par la qualité de l'édition : la couverture comprend un effet d'optique très réussi, puis on découvre un papier épais et légèrement grisé. Les illustrations, issues de banques d'images, qui ne sont pas effrayantes en tant que telles, plongent néanmoins d'emblée dans une atmosphère pesante.

L'histoire en elle-même part d'une situation bien connue du genre horrifique : cinq adolescents sont attirés puis piégés dans une sombre demeure et vont devoir faire preuve d'ingéniosité pour s'en sortir. Pourtant, le contenu ne sent pas le réchauffé. Poblocki réussit à conférer une identité propre à chacun de ses protagonistes : une passion, un tempérament et même un passé douloureux qui sonne crédible. Résultat : on s'attache à eux sans difficulté et on craint donc pour leurs jours.

Le roman comprend quelques scènes dignes de films d'horreur mais repose davantage sur des ressorts psychologiques. Sa vraie force est, à mon sens, qu'il aborde des thèmes adultes comme le deuil ou la culpabilité et les met au service de l'intrigue générale.

Premier d'une série, ce tome s'achève de manière quelque peu frustrante puisqu'il laisse les héros dans une situation critique, probablement pour pousser à la lecture de sa suite. Le deuxième tome en français devrait nous parvenir à l'automne tandis que le troisième paraîtra en anglais à l'été. Pour les plus curieux, une application pour smartphone existe afin de prolonger l'expérience du livre et se base sur des symboles glissés dans les illustrations. Je n'ai personnellement pas pu / su la tester mais je suis certaine que les plus jeunes y trouveront un objet d'amusement supplémentaire.

Ce livre peut se lire vers onze ou douze ans, c'est-à-dire l'âge des personnages principaux. Les plus jeunes pourraient être effrayés par quelques passages mais un lecteur plus âgé pourra apprécier sa lecture sans peine, ce qui fut mon cas.