Au moment où commence le procès du meurtrier présumé de trois jeunes femmes, le policier chargé de l'enquête, le commandant Gabriel Lavilla, se remémore l'affaire et l'état d'esprit dans lequel il se trouvait lui-même quand elle a commencé. Sa hiérarchie et son équipe s'inquiètent pour lui, étant donné que l'avocat de l'accusé a une réputation de "tueur" qui fera certainement tout ce qu'il pourra pour trouver des failles dans la procédure policière ayant conduit à l'inculpation de son client. Le père de l'une des victimes ne peut supporter l'idée que l'assassin de sa fille puisse ne pas être condamné. Quant aux jurés choisis pour l'audience, ils prennent à l'évidence leur rôle très au sérieux. Dans l'enceinte chauffée à blanc du Palais de Justice de Nice, ce sont de fortes personnalités qui vont s'affronter sans merci.
Certes, on pourrait regretter que le roman commence, si l'on peut dire, "par la fin", par le procès de l'accusé. Les lecteurs pour qui l'intérêt essentiel d'un polar consiste en la découverte de l'identité de l'assassin en seront sans doute déstabilisés. Mais cette construction atypique permet d'une part d'apprendre bien des choses sur le fonctionnement d'un tribunal (le rôle d'un huissier, des jurés, etc) et sur ceux qui le fréquentent assidûment, ce qui en l'occurrence mène à la création de personnages sympathiques et hauts en couleur (locale), et d'autre part donne à l'enquête un suivi, une homogénéité qui la rendent très fluide pour le lecteur.
J'ai personnellement trouvé que l'histoire d'amour du commandant n'apportait pas grand-chose, et n'était pas vraiment crédible, et plus généralement que les personnages manquaient un peu de profondeur.
Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'un roman tout à fait honorable et agréable à lire, d'un auteur qui, policier lui-même, sait ce dont il parle. Pour ma part, je serais des plus disposée à lire ses futures œuvres, et je ne peux que recommander la lecture de celle-ci, bon roman de plage s'il en est !