Les Chroniques de l'Imaginaire

Death's Choice (Death's Choice - 1) - G.O. & Chihiro & Tatsuhiko

Shûsuke Takayama est un lycéen ordinaire dans un lycée ordinaire. Afin de pimenter le début de l’année, son ami Kazuto Satô a une idée : organiser un grand concours de popularité. Tous les garçons de leur classe sont invités à voter sur leurs téléphones portables pour les filles qu’ils préfèrent. Évidemment, ces dernières n’apprécient pas vraiment la chose. Mais le concours échappe bientôt à tout contrôle lorsqu’un mystérieux Maître des votes invite les filles à voter à leur tour pour les garçons qu’elles préfèrent. Et lorsque les perdants de chacune des manches du concours commencent à mourir, les uns après les autres, c’est une véritable course contre la montre qui s’engage pour Shûsuke et sa meilleure amie Wakaba Ôtsuki afin de mettre un terme à cet engrenage infernal.

Ce premier des trois volumes de la série Death’s Choice pose les bases du mystère de manière efficace. La tension monte crescendo avec le nombre de décès tandis que les survivants s’efforcent de décrypter les règles du jeu dans lequel ils se sont retrouvés mêlés bien malgré eux, avec plus ou moins de succès. Tous les ingrédients d’un bon polar sont là : les fausses pistes, les retournements de situation et le cliffhanger final pour inciter le lecteur à se plonger immédiatement dans le tome suivant pour y trouver (peut-être) la réponse à ses questions.

L’attrait principal du manga devrait être son dramatis personæ : il est indispensable que le lecteur s’attache aux élèves de la classe de 2e A pour que leurs tribulations suscitent une réponse émotionnelle en lui. Hélas, le scénariste, G.O., n’a pas forcément su tirer son épingle du jeu dans ce domaine. On a ici affaire à une galerie de personnages construits sur des stéréotypes (le héros discret, son ami grande gueule, son amie / amoureuse…) qui n’arrivent pas vraiment à dépasser cette esquisse de base. C’est donc avec un certain détachement qu’on les voit souffrir et, pour certains, mourir.

En parlant de mourir, le tampon « pour public averti » ne figure pas pour rien sur la couverture. Les scènes de mort, de plus en plus nombreuses au fur et à mesure que l’intrigue progresse, sont dépeintes de manière très graphique et ne laissent pas grand-chose à l’imagination. Le dessinateur, Tatsuhiko, aime également dessiner ses personnages féminins, de jeunes lycéennes, dans des poses suggestives (comme sur la couverture), avec plus ou moins de vêtements. On se serait bien passé de ce genre de mise en scène, légèrement vulgaire, qui ne sert pas le récit et rompt temporairement le climat oppressant.

Malgré cela, on attend la suite pour en savoir plus, les dernières pages introduisant un nouveau personnage fort énigmatique qu'on a envie de découvrir.