Lorsque je commence un recueil de nouvelles, c'est toujours avec plus d'appréhension qu'avec un roman. Un roman, s'il ne nous plaît pas, on peut décider très vite d'abandonner la lecture, ou se dire "allez, encore un ou deux chapitres, ça va peut-être se débloquer et je ne regretterai pas d'avoir persévéré".
Mais un recueil de nouvelles, c'est plus délicat.
Parmi le nombre d'histoires, il peut y avoir une ou plusieurs pépites, et les récits étant plus courts, on peut passer plus vite à autre chose. On se sent donc tenu de lire toutes les nouvelles, avec espoir que chacune sera meilleure que la précédente.
C'est ce qui m'est arrivé avec ce recueil.
J'ai tout d'abord fait la bêtise d'aller voir les critiques AVANT de commencer la lecture. Ce que je ne fais jamais d'habitude ! J'ai ainsi appris que ces nouvelles étaient dérangeantes, voire choquantes, que certains étaient même obligés de s'y reprendre en plusieurs fois pour tout lire.
Je m'attendais donc à une ambiance sombre, violente, choquante, à la limite du supportable.
Alors oui, il y a quelques scènes, de quelques lignes, un peu crues, violentes, à la fois dans le choix des mots mais aussi des scènes : des relations homosexuelles non édulcorées, des passages à tabac, des propos racistes, des excréments, etc.
Sans en minimiser la noirceur et la violence de ces scènes, je n'ai pas été choquée outre mesure, sauf pour les deux dernières nouvelles, intitulées Porno 2 et Porno 3 (il y a aussi Porno 1 mais celle-ci n'est finalement qu'un préambule aux deux suivantes).
Celles-ci sont vraiment crues, notamment celle décrivant de façon très détaillée des scènes pornographiques.
Cela semble logique de l'avoir placée en fin de recueil. Si elle avait été en début, gageons que peu de personnes auraient poursuivi la lecture de ce livre.
Cela donne le ton et l'ambiance du livre : sombre, cru, mais finalement tout simplement humain.
Chaque nouvelle est une tranche de vie, parfois violente, parfois moins. Au milieu de toutes les bassesse dont est capable l'Homme, l'auteur parle aussi de façon détournée d'amour et d'amitié en racontant ces tranches de vie dures, mais réalistes.
L'écriture est efficace, rythmée, et s'adapte en fonction du contexte et des personnages. Le prisonnier ne s'exprime pas de la même façon que le touriste raciste.
Toutes les nouvelles se passent en Australie, continent que l'on découvre sous un autre jour.
Quant à dire si j'ai aimé ces nouvelles, je suis plus réservée. J'ai apprécié la rigueur et la rudesse de l'écriture, la finesse psychologique des personnages. J'ai moins apprécié les histoires, les situations, qui souvent n'étaient finalement que des scènes banales, sans rebondissement, sans grand choc, sans final remarquable.
A la fin de certaines, je me suis même dit "Ah... tout ça pour ça...".
Certainement que l'auteur a voulu raconter quelque chose de profond sur la complexité du caractère humain, mais trop de subtilité peut entrainer un peu d'ennui ou de désintérêt.
Je n'ai pas adhéré à cette subtilité.