Depuis son enfance, Vitala a été recrutée par le Cercle de l'Obsidienne, une organisation résistante qui veut libérer le peuple opprimé de Riorca du joug tyranniques de Kjall. De sang métissé, Vitala a le physique d'une Kjalle et peut donc s'infiltrer chez l'ennemi. Vitala a été pressentie comme assassin, avec comme cible désignée l'empereur Lucien. Elle a appris à tuer, mais aussi à séduire, car le seul moyen de contrer les capacités précognitives d'un mage de guerre - qui sent venir les attaques avec un léger temps d'avance - est de le surprendre alors qu'il est entièrement concentré sur autre chose, notamment les plaisirs charnels.
Après de longues années d'entraînement intensif, le grand moment est arrivé. Vitala a gagné un championnat de caturanga, un jeu de stratégie qui passionne l'empereur, et celui-ci a souhaité la rencontrer pour disputer une partie avec elle. Elle doit en profiter pour éveiller son intérêt, puis l'éliminer.
Pourtant, bien vite, Vitala comprend que les choses ne sont pas telles qu'elle le pensait. Pourquoi les protections magiques de l'empereur sont-elles absentes ? Et surtout, pourquoi le jeune homme est-il si sympathique, bien loin du dictateur sanguinaire qu'elle s'attendait à trouver... ?!
Amy Raby nous livre ici un roman de fantasy assez classique, mâtiné d'une bonne dose de romance. L'univers est assez simple, avec deux pays ennemis aux modes de vie différents. La magie y est présente au quotidien, via des sorts de guérison ou de protection, mais l'apprentissage est onéreux et les pouvoirs magiques sont donc réservés aux riches.
Petit bémol sur les prénoms : La plupart des personnages ont des prénoms originaux comme on en trouve souvent en fantasy... sauf la famille impériale, affublée de prénoms typiquement "de chez nous" (Lucien, Florian, Céleste). J'avoue que, même arrivée à la dernière page, ce prénom de Lucien pour le jeune empereur me faisait toujours tiquer hélas !
Le focus est mis sur les deux personnages principaux, que l'on va suivre tout du long. Au fil des événements, leur relation évolue : même s'ils s'apprécient mutuellement, ils restent méfiants l'un envers l'autre et ils vont en effet devoir apprendre à se faire confiance et à collaborer pour sauver leurs pays respectifs. Tous deux sont jeunes (une vingtaine d'années seulement) mais néanmoins très mûrs, ils sont vifs et intelligents, séduisants, bref ce sont des gens très sympathiques. Pourtant, chacun d'eux est accablé par un handicap.
Pour Lucien, c'est une jambe en moins qui le contraint à claudiquer sur une jambe de bois. Pourtant, il a beaucoup de charisme et a su se faire accepter par ses troupes, alors même que les Kjalls respectent la force guerrière avant tout.
Pour Vitala, tout se passe dans sons esprit, car elle est trop sensible pour faire un assassin parfaitement froid : les meurtres perpétrés à l'entrainement la troublent énormément, sapant son moral car leur souvenir s'impose aux pires moments.
Le style est fluide et agréable, et Amy Raby a su mêler agréablement la romance, les machinations politiques et l'action. De quoi donc passer un bon moment, pour peu qu'on apprécie la romance fantasy et qu'on ne soit pas en quête d'une grande originalité.
A noter que l'auteure a écrit deux autres livres (ainsi que des nouvelles, non traduites) dans ce même univers. L'ordre d'écriture et de parution ne respecte pas la chronologie interne : Le tome 2 intitulé L'honneur de l'espion relate en fait des événements survenus préalablement au tome 1 Le jeu de l'assassin. Cependant, chaque roman étant conçu pour pouvoir être lu unitairement, cela n'est pas bien gênant de les lire dans le désordre.