Depuis l'arrestation d'Anatole, Célestin se retrouve réalisateur, certes, mais dans l'illégalité. Afin de produire un film muet, le voilà contraint d'emprunter des bobines discrètement, et également de faire jouer des acteurs qui ne parleront pas. Mais Célestin est un doux rêveur, qui ne lâche pas facilement ses projets. Avec deux de ses amis, il parvient à recruter des actrices, des filles provenant d'une maison close environnante, tandis que les acteurs sont des ouvriers provenant de l'usine voisine.
Alors, le tournage peut démarrer, sans que Sulpice ne s'en aperçoive. Le film avance plutôt bien, même si le manque de bobine commence à se voir. Mais rapidement, Sulpice est au courant de la manœuvre de Célestin, alerté par une lettre anonyme qui lui a été envoyée. Pour Célestin et l'équipe du film, c'est la douche froide, d'autant que Sulpice a promis de leur fermer toutes les portes dans la profession...
Mais rapidement, Célestin va prendre conscience de la raison de l'envoi de cette lettre anonyme, qui ne sera pas forcément l’œuvre d'Anatole ou de Mollard... Le film de Célestin raconte une histoire vraie. Une histoire qui pourrait bien aider la justice, et que certains préféreraient ne jamais voir sortir...
C'est dans le monde du cinéma que le lecteur sera plongé avec ce second tome de La parole du muet, une série scénarisée par Laurent Galandon (L'envolée sauvage), dessinée par Frédéric Blier et colorisée par Sébastien Bouet. Comme sa couverture, le livre nous plonge dans une délicieuse ambiance rétro qui sent bon le cinéma des années cinquante, celui où un certain Charlie Chaplin (dont il sera question ici) règne en maître sur une profession naissante.
Laurent Galandon fait ainsi, comme à son habitude, danser ses personnages, dans ce qui sera un diptyque. Le côté rétro assure ainsi un charme certain, avec des décors parfaitement choisis et maîtrisés. Pour autant, on a tout de même du mal à s'attacher aux personnages, peut-être un peu trop nombreux dans ce qui reste un diptyque. Peut-être également la faute à des personnages un peu trop distincts les uns des autres, ou à des dialogues qui n'ont pas la profondeur habituelle des productions de Laurent Galandon.
Toujours est-il qu'il manque ce côté attachant, crédible des personnages, qui aurait pu faire de La parole du muet une série qui aurait été un must-have. Peut-être aussi la faute à certaines expressions approximatives, qui auraient mérité un peu plus de précision. Une série qui fera, pour autant, le bonheur des amateurs du cinéma, à la recherche de décors et de couleurs rétro plaisantes.