Nous sommes dans le Nord de la France, dans ce qu'il convient bien maintenant d'appeler les Hauts-de-France. Alors que le chômage guette pour le père de Kevin, dont l'usine de petits pois est sur le point de fermer, l'ourson Biloute, lui, passe du bon temps, la nuit, entre deux rangées de salades, à observer les étoiles. Pour le moment, lui et les deux limaces qui lui tiennent compagnie sont plutôt tranquilles, mais cela ne va pas durer...
Et le lendemain, toute la famille de Kevin va au musée de la mine, un endroit fameux où il est possible de revivre la façon dont les mineurs travaillaient, ainsi que leurs conditions de travail, qui datent d'il n'y a pas si longtemps que cela... Alors que la petite famille admire, intéressée, les divers objets exposés, voilà qu'arrive leur guide : un homme plutôt tout maigre et sinistre. D'emblée, Biloute le trouve louche...
Et les événements lui donneront bien raison ! Car sous la mine, l'homme dévoile son vrai visage. Il n'est autre qu'un sbire de l'infâme Veggaline, savant fou à la solde de Blast Ador. Son projet, souterrain, est de fabriquer la terrible sauce Z : une sauce au goût si exquis qu'elle a le pouvoir d'asservir immédiatement quiconque aurait le malheur d'y goûter ! Cela ne peut bien évidemment pas se passer comme cela, et Biloute va devoir agir. Et il trouvera en la maman de Kevin une alliée totalement inattendue...
Julien Delmaire et Reno Delmaire en sont, mine de rien, à leur second tome des Aventures inter-sidérantes de l'ourson Biloute. Une production qui fleure le ch'ti (et le glossaire présent en fin d'ouvrage, comme dans le premier tome, ne nous fera pas mentir...), et qui est éditée chez Grasset. Ainsi on retrouve une atmosphère totalement kitsch, volontairement assumée, pour notre plus grand plaisir !
D'abord, les dessins empruntent au côté pulp des comics qu'on pouvait avoir entre les mains, il y a une trentaine d'années de cela. C'est vif, coloré, cela emprunte complètement aux anciens Goldorak, et c'est une idée originale, de reprendre ce type de graphisme en y mettant en scène un petit ourson à l'apparence inoffensive.
Le récit est mené tambour battant : bien entendu, c'est loufoque, drôle, déjanté même, et c'est bien là tout ce qui fait le charme des deux premiers tomes de cette série. Ajoutez à cela des morceaux de rock'n'roll proposés par les auteurs pour la lecture de ce tome, et vous achèverez de tenir entre les mains quelque chose d'original, mais que l'on aime ou que l'on déteste : pas de demi-mesure pour ce genre de production, même si je penche favorablement pour la première solution !