Nous sommes en Palombie, un pays lointain où la nature a encore tous ses droits : la jungle, hostile et sauvage, occupe encore une large partie du territoire, et parmi les animaux qui l'habitent, le Marupilami en est l'espèce reine, celle qui domine largement les lieux, et qui a certaines coutumes étranges et séculaires, que l'Homme ne connaît pas encore tout à fait...
Car si on connaît le Marsupilami rageur et plein d'énergie, mangeur invétéré de piranhas et de fruits, il faut bien se dire qu'il existe également des spécimens de cette espèce bien plus âgés, et qui ont bien plus de mal à chasser pour se nourrir, ou encore tout simplement à se déplacer. C'est le cas de Babahabou, qui est vraiment très vieux, et qui aura pourtant encore un rôle crucial à jouer dans cette jungle !
Mais la Palombie, ce sont également des tribus qui se disputent des territoires, comme les Kouyonés et les Chahutas, deux tribus rivales, qui ont elles-aussi d'étranges coutumes, comme celle de manger des mygales durant les combats de leurs champions respectifs. Pour les Kouyonés, le champion est un énorme autochtone, et pour les Chahutas, ce n'est autre que le Marsupilami que l'on connaît bien...
Ce sont Batem et Stéphane Colman que l'on retrouve, respectivement au dessin et au scénario, dans ce trentième tome des aventures du Marsupilami, personnage, faut-il le rappeler, inventé par Franquin. Sur la forme, le livre est superbe, présentant d'ailleurs une jaquette dont le verso fait office de poster.
Les dessins de Batem sont toujours aussi réussis et proches du maître Franquin : c'est mignon, vif et coloré, avec des décors de jungles parfaitement agréables : un graphisme enfantin, classique de la maison Dupuis, qui continuera à enchanter les enfants comme les adultes désireux de se plonger dans ces aventures.
Au niveau du scénario, j'ai trouvé ce tome assez léger : sur fond d'une nouvelle coutume pour les Marsupilamis, d'ailleurs assez intéressante, le reste du tome repose sur un combat dont on sait par avance qui sera le vainqueur. Stéphane Colman joue de tous les jeux de mots possibles et imaginables, entre des noms de personnages, de tribus ou de lieux, un peu comme le fait un Christophe Arleston dans les séries du monde de Troy notamment. Si certains jeux de mots peuvent faire sourire, avec parfois des dialogues qui font mouche, cela reste insuffisant et trop creux pour véritablement intéresser des lecteurs plus âgés, comme cela est d'ailleurs bien souvent le cas avec cette série.
Un tome en demi-teinte donc, plaisant surtout pour un jeune public. Les adultes y trouveront sans doute un manque de fond, et oublieront malheureusement vite cette lecture, à la différence de bien des tomes précédents.