Les Chroniques de l'Imaginaire

Plutona - Lenox, Emi & Lemire, Jeff

Dans une petite ville perdue dans une banlieue américaine, un groupe de jeunes regarde de loin leurs superhéros préférés. Ils sont tous lycéens, de milieux sociaux différents, mais sont amis. Un soir, alors qu'ils partent à l'aventure, ils tombent sur le cadavre de la plus grande héroïne de tous les temps, Plutona. Avec sa mort, ce sont tous les espoirs d'une jeunesse en manque de repères qui va s'ébranler et même se détruire...

Jeff Lemire est un auteur que j'adore vraiment. J'ai toujours beaucoup aimé ses œuvres et ses histoires. Je ne suis pas un grand fan de ses dessins mais force est de constater que ses histoires sont toujours au moins intelligentes, quand elles ne sont pas carrément passionnantes !

Alors, quand j'ai vu une BD de Lemire sur les superhéros, j'ai sauté sur l'occasion ; que pouvait-il bien mal se passer, n'est-ce pas ?

Eh bien, une histoire insipide longue comme un dimanche sans pain pluvieux. J'ai essayé de me raccrocher à quelques idées éparses mais rien n'y a fait. Je n'ai pas aimé cette BD.
Les ados sont bêtes et méchants, il n'y a aucune empathie ni envers eux-même ni par la lecture. La superhéroïne censée être une incarnation du superhéros ultime est vide. Et c'est une bonne chose de voir son coté humain qui galère à joindre les deux bouts, sur le papier c'est une bonne idée mais alors pourquoi c'est survolé ici ? Il aurait été intéressant de développer ce coté, en montrant l'admiration des jeunes pour elle comparée à sa vie faite de misère en vrai. Ou bien de faire une réflexion sur les à coté des superhéros ou sur la fausse grandeur des héros. Ou même sur la fascination des jeunes sur une vie rêvée hypothétique et la transposition de ces rêves sur elle. Ou bien une réflexion sur la pauvreté aux USA et dire que ce sont eux, les petites mains, les vrais héros du pays. Mais non, c'est survolé et plat, comme tout dans cette BD.
Je n'ai pas aimé non plus les personnages qui sont tous des stéréotypes poussés à l'extrême. Je n'ai pas non plus aimé la symbolique de la mouche.

Et je ne sais pas comment en parler plus en détails sans vous gâcher la fin. Donc si vous ne souhaitez pas connaître la fin, arrêtez la lecture de cette chronique maintenant, le prochain paragraphe dévoile la fin. Vous êtes prévenus !

La mouche intervient à des moments inopportun et même de manière aléatoire tant je n'ai pas compris pourquoi elle intervenait ni pourquoi c'est cette mouche qui clôt le récit. Un des jeunes aime tellement Plutona qu'il veut ses pouvoirs et pour cela mutile le corps de son héroïne pour en extraire son sang, déjà il le fait avec un simple couteau alors qu'on voit Plutona encaisser un tir de laser sans saigner mais bon c'est un détail. Plutona finit par se réveiller parce que en fait elle n'était pas morte et s'envole, laissant les ados seuls. Et elle part en un instant. Tout le récit s'est cristallisé pour ce moment qui dure deux cases !
Et quand les ados tuent celui qui voulait les pouvoirs de Plutona, ils le laissent pour mort dans les bois et rentrent chez eux ! Sans prévenir la police ou leurs parents ! La dernière case nous montre que la mouche présente sur le corps de Plutona vient se poser sur le nez d'un des personnages !

Le récit n'a ni queue ni tête et les quelques bonnes idées sont mal exploitées.

Bref, je n'ai pas aimé et j'ai encore moins aimé d'avoir eu la sensation de m'être fait avoir. Le pire dans tout ça, c'est que lors de la rédaction d'une chronique d'une œuvre que je n'ai pas aimée, je lis les commentaires sur différents sites pour voir ce que les gens ont aimé. Et bien en majorité ils ont aimé tout ce que j'ai détesté dans cette BD. C'est effrayant !

Passez votre chemin pour ce récit, il y a tellement mieux !