Ilaw l'elfe sylvain est en fuite. À l'âge de sept ans, il a été confié à son oncle Astaran, un elfe bleu, par ses parents. La raison de cet abandon, s'il l'a sue, s'est perdue dans les limbes de sa mémoire. Depuis, il arpente les mers en tant que pirate. La loi du plus fort est devenue son quotidien et il n'a plus jamais posé le pied dans les forêts qui l'ont vu naître. Son passé, enfoui tout au fond de lui, lutte pour remonter à la surface mais Ilaw le fuit par tous les moyens possibles, physiques ou psychiques.
Alors que les morts reviennent à la vie un peu partout sur les terres d'Arran, l'équipage de son oncle se voit confier une mission : sauver une enfant perdue dans une cité infestée de morts-vivants. C'est alors que le passé d'Ilaw vient le tourmenter de plus belle.
Après un tome 16 consacré aux elfes bleus, la série Elfes revient aux elfes sylvains. Et quel elfe sylvain atypique qu'Ilaw, lui qui n'a passé que peu de temps dans les bois ! Le mystère entourant son passé constitue le cœur du récit. La fuite d'Ilaw le conduit à vivre des péripéties variées, de la vie de pirate à la vie de guerrier, de la forêt paisible aux cités en ruines, de la rencontre avec un oncle bourru à celle d'un vieux nain protecteur. On le suit sans peine à travers ses aventures, chacune levant peu à peu le voile du mystère. La brutalité d'Ilaw n'en fait pas un personnage attachant mais ses tourments sont tels qu'il est un protagoniste digne d'intérêt.
Le dessinateur, Maconi, a le sens du détail aussi bien dans les expressions d'Ilaw que dans la description des scènes de bataille, aux nombreux ennemis. Mais ce sont les atmosphères sylvestres et maritimes qui emportent ma préférence, servies par les couleurs de Righi.
Ce tome 17, s'il évoque certains des événements des tomes précédents, fait figure de stand-alone. Jarry nous offre en effet une histoire, celle d'Ilaw, trouvant une résolution en fin d'ouvrage. Celui-ci offre en ce sens un bon point d'entrée pour les lecteurs voulant découvrir la série en cours de route.
