Les Chroniques de l'Imaginaire

Rorqual (Les fantômes de Neptune - 2) - Valp

Meena vient de perdre sa grand-mère, Olga Faraday, dans des circonstances mystérieuses. Les deux femmes et le majordome robot d'Olga, Montague, étaient pourchassés par une espionne prussienne, Lorelei, en raison d'une statuette tombée entre leurs mains. Meena semble étrangement liée à la statuette. À la mort de sa grand-mère, elle entre en connexion avec l'artefact, ce qui lui permet d'échapper à Lorelei, et sombre dans l'inconscience. À son réveil, Meena doit se rendre à l'évidence : la situation la dépasse et elle ne sait plus qui sont ses amis ou ses ennemis. Doit-elle faire confiance à l'étrange majordome robotique et à ses alliés et les épauler dans leur combat ou doit-elle accepter l'offre d'un dénommé Victor d'embarquer dans une expédition spatiale novatrice ?

La série Les fantômes de Neptune prend place à la fin d'un XIXe siècle alternatif, à la technologie avancée. Ce tome 2 nous embarque sur le Rorqual, un vaisseau spatial rétro-futuriste à l'esthétique travaillée et aux nombreux mystères. On prend plaisir à y suivre Meena dans ses péripéties, que ce soit à la découverte d'environnements impressionnants (le Rorqual, l'aérogare de Munich) ou d'une galerie de personnages haut en couleur (un robot majordome, un savant fou, une espionne prussienne... et une Marie Curie en femme d'action). Meena se trouve ballottée au gré des événements. Pourtant, ce n'est pas une héroïne « passive ». Sa perte de repères et ses quelques décisions hasardeuses sont compréhensibles au vu de la complexité des intrigues qui se nouent autour d'elle. En effet, la trame narrative de la série est riche et profonde. Ce tome 2 nous offre quelques explications bienvenues sur l'histoire du Rorqual et sur le passé de Victor mais laisse dans l'ombre de nombreux éléments. En bon volume d'une série à suspense, il nous présente également de nouvelles énigmes, qui concernent aussi bien Meena que les personnages secondaires. Ces derniers n'ont de secondaires que le nom tant leur personnalité transparaît au travers du récit et du dessin.

Cette série adopte un côté résolument Art Nouveau, jusqu'en dans la couverture qui n'est pas sans rappeler les affiches de Mucha. Certaines cases, s'attardant sur un décor ou un personnage, ne dépareraient d'ailleurs pas en poster. Les dessins de Valp savent s'adapter au rythme de son histoire et passer d'une dimension contemplative à des scènes plus rythmées. À ce titre, les scènes d'action finales de ce tome méritent le détour tant par leur dénouement narratif que par leur composition esthétique ou par leur trait. Les couleurs sont aussi un point fort de Valp : la palette de couleurs est parfaitement adaptée à l'atmosphère des scènes qu'elle décrit et vient renforcer le caractère soigné de l'ouvrage.

Une série que l'on peut recommander aux amateurs d'aventures steampunk, d'extraterrestres et d'espionnage.