Course poursuite entre Paris et Lille. La gendarmerie est dans les échappements de trois voitures sur l'autoroute. Un go-fast de plus mais qui, au final, se termine bien pour les militaires. Les livreurs sont arrêtés sans trop de casse. Par contre, le convoi ne transportait pas de la drogue. Les lieutenants Vancker et Dabo, en équipe avec les stup', mettent la main sur un stock de peaux humaines. Des visages, des lambeaux de jambes, des parties de bras... Mais ce qui fait l'actualité en France est encore plus grave. Des ados armés jusqu'aux dents se sont livré à un massacre dans un TGV. Des dizaines de morts.
La patience du diable est un polar horrifique de Maxime Chattam. Ce roman reprend les protagonistes principaux de La conjuration primitive, toutefois ce bouquin peut être lu indépendamment de cet ouvrage ou de la Trilogie du mal avec le profileur Joshua Brolin. Je l'ai fait, d'ailleurs. La patience du diable est ma première plongée dans l'imaginaire, recommandé, de Chattam.
L'histoire est construite de manière assez standard. Le personnage principale, Ludivine Vancker, remonte la filière de la peau tannée et découvre, au fur et à mesure, l'intrigue faite de sang et de manipulation. Le récit est correctement structuré et se laisse lire facilement. Mais il manque cruellement de nervosité et de surprise. Après que l'introduction ait piqué mon intérêt, j'ai vite plongé dans le ventre mou du texte pour n'en sortir qu'une centaine de pages avant sa conclusion qui est franchement prévisible. Par ailleurs, ce défaut de rythme entraine un autre souci. La tension dramatique est plate.
Ensuite, le pseudo fantastique autour du diable ne marche pas du tout. Chattam n'est pas crédible à ce sujet et les déductions faites par les gendarmes sont crédules et bien trop légères pour des professionnels du XXIème siècle. Le diable est de retour ? Allez, dis !
A côté de la trame de l'histoire, les acteurs sont relativement attachants bien qu'un peu trop superficiels ou mal finis. On a Ludivine, la profileuse obsédée par sa mission, souvent borderline, parfois casse-couille et en mal avec sa hiérarchie, à l'image de pas mal de héros de séries policières US modernes. Comme beaucoup d'entre eux, elle pèche au niveau du charisme. On est loin de celui d'un autre flic borderline, le fameux Dirty Harry - ou même des Vauvert et Svärta de Sire Cédric.
Tandis que Segnon est l'éternel coéquipier costaud, papa-poule, autant pour Ludivine que pour sa famille, et protecteur. Les autres membres de l'équipe d'enquête, la cellule 666, sont peu mis en valeur.
Enfin, qu'est-ce que c'est que cette couverture ?
Bref, j'attendais plus de La patience du diable, un roman moyen, voire commun, qui fait passer le temps mais que j'oublierai vite.