1962. Pierre et Mado sont jeunes, encore enthousiastes. Les parents de Mado ont offert au jeune couple une Renault 4L flambant neuve, pimpante avec sa jolie couleur "rouge estérel". Pour fêter ça, il est prévu d'étrenner la petite voiture lors de vacances communes. Tout le monde s'entasse donc dans le véhicule : Henry et Yvette (les parents de Mado), Pierre et Mado, ainsi que leurs deux filles la petite Julie et Nicole le nourrisson. Au revoir la Belgique, direction le Sud de la France !
Mais la terrible Yvette veille scrupuleusement sur la santé de son "pauvre Henry", qu'il faut ménager en raison de sa santé. Pas question de camping (trop inconfortable), de bord de mer (trop chaud), de frites (strictement interdites au "malade"), de baignades et flâneries nonchalantes... Bien vite, Yvette impose ses vues : la petite troupe passera ses vacances à St-Etienne, dans un auberge belge (bravo le dépaysement), à visiter les églises bien notées par le sacro-saint guide Michelin d'Yvette.
Pierre et Mado, sans compter Henry et les enfants, sont fort dépités de toutes ces occasions ratées, ces vacances sans évasion. Mais la tyrannique Yvette ne cède pas d'un pouce, faisant monter la pression dans la cocotte-minute...
Dans ce troisième tome de Les beaux étés, nous remontons encore le temps pour découvrir les premières vacances familiales des Faldérault à bord de Mam'zelle Estérel. Déjà, ce sont les prémisses de certaines habitudes qui vont rester, mais ce qui prédomine dans le récit c'est surtout la tension entre la despotique Yvette et le reste de la famille. Il y a certes quelques bons moments pour les vacanciers, mais pour la plupart gâchés par les dictats d'Yvette, ses remarques blessantes. Pourtant, Yvette n'a pas toujours été comme ça, et au fil des pages on va en découvrir un peu plus sur son passé et son dévouement à sa famille. Le ton doux-amer du récit est également tempéré par les premières et dernières pages de l'album ; on y découvre le couple trente ans plus tard, assailli par les souvenirs de cet été particulier alors qu'ils s'apprêtent à vendre la fidèle petite 4L qui les a accompagnés si longtemps.
Une fois de plus, tout sonne vrai dans le scénario et les personnages de Zidrou, réveillant la nostalgie du lecteur qui s'identifie facilement à cette famille belge ordinaire. L'humour est également au rendez-vous, même s'il est moins mis en avant que dans les tomes précédents.
Les dessins de Jordi Lafebre sont eux aussi très réussis, jolis et mettant parfaitement en avant les émotions très expressives des personnages. C'est agréable à regarder, c'est idéalement coloré, bref un plaisir pour les yeux.
Une BD qui, en compagnie des tomes précédents, vous accompagnera avec bonheur sur la chaude route des vacances estivales, pour une lecture légère et symapthique !