Alain et Lynette ont été arrêtés pour enlèvement, la petite Qinaya est retournée au Pérou. Gabriel, dont le coeur bourru a fondu au contact de cette petite-fille qui l'appelait "achachi" ("grand-père"), décide finalement de la retrouver. Mais une fois arrivé au Pérou, la déception est grande : Qinaya est parfaitement heureuse auprès de sa famille natale, elle a presque oublié son séjour en France qui date maintenant de dix-huit mois.
Alors qu'il s'apprête à rentrer en France immédiatement, Gabriel rencontre Marco, dont la fille a disparu lors du tremblement de terre d'Arequipa et qui attend encore qu'elle soit identifiée parmi les victimes. Les deux vieux messieurs au cœur brisé vont se soutenir l'un l'autre dans l'adversité.
Alors que j'avais beaucoup aimé le premier tome de ce diptyque, celui-ci m'a beaucoup moins touchée. Exit la petite Qinaya avec sa bouille adorable, place à Gabriel, le grand-père usé par la vie. On le suit dans son voyage au Pérou, ses errances avant qu'il ne prenne un nouveau départ. C'est beaucoup plus sombre, plus triste. Le vieil homme est perdu, il ne sait pas où il va, que ce soit dans sa vie ou dans ce pays qu'il ne connait pas et dont il ne parle pas la langue ; les dialogues en espagnol ne sont d'ailleurs pas traduits, ainsi le lecteur est immergé à l'image de Gabriel.
Comme dans le premier tome, l'action est absente. Mais là où précédemment on se faisait un régal de suivre au fil des pages la joie de la nouvelle famille dans sa vie de tous les jours, ici on s'ennuie un peu.
Les dessins d'Arno Monin sont à l'image du scénario de Zidrou : moins doux, moins lumineux. Au final, cela reste beau, mais pour ma part j'ai pris bien moins de plaisir à parcourir ces pages.
Ne vous attendez donc pas à retrouver une suite à l'image du premier tome, car les deux opus sont radicalement différents. J'avais adoré le premier, celui-ci ne me laissera pas un souvenir impérissable.