Nous sommes en 1838, en Angleterre : l'inspecteur Dempsey ne sait pas que Sir Turan, qui l'aide dans son enquête, vient du futur. Et cet état de fait sera particulièrement utile pour Turan, qui va entrer dans un immense vaisseau spatial, avec les enquêteurs en question. Les longs et sombres couloirs mènent le groupe auprès de ce qui semble être un poste de pilotage. Il n'y a personne à bord et, pourtant, à quelques kilomètres de là, c'est l'horreur qui se déchaîne avec la présence de cet extra-terrestre, lequel n'a rien d'un Jack l’Éventreur...
En 1959, c'est en zone 51 que l'histoire se poursuit, avec Denton et Hassan Turan notamment. Le groupe est là, à attendre que le Necromanteion soit découvert, en Grèce... En attendant, les soldats présents en zone 51 sont maintenant bien persuadés que Turan et les autres proviennent bien du futur. La nouvelle est grandiose lorsque les hommes apprennent enfin la découverte du Necromanteion : un vestige mis au jour, qui n'est autre qu'une passerelle qui devrait permettre à Turan et les siens de regagner leur époque.
Et en 2019, la survie s'organise, autour de Clarence, l'ancien président américain. Ainsi, à Washington, ou plutôt ce qu'il en reste, c'est un lieu appelé le Village qui se met en place, en accueillant les personnes qui voudront bien s'y présenter. Chaque bras et chaque tête est bonne à prendre, lorsque tout est à reconstruire, même pour celles et ceux qui n'aimaient pas l'ancien président des États-Unis. Et c'est vers là qu'un groupe de militaires s'est mis en tête d'amener un extra-terrestre vivant. Un monstre qui dégage une forte odeur de soufre, qui peut se nourrir de miel, et qu'il est impossible d'approcher sans les lunettes appropriées...
Christophe Bec continue d'étoffer son récit dans ce quinzième tome de Prométhée. Une longévité d'ailleurs assez exceptionnelle pour une série de science-fiction. Le scénariste se plait à conserver sa narration, faisant tourner les personnages et les époques toutes les trois à cinq planches. De quoi perdre le fil, même s'il n'en est encore rien dans ce quinzième tome. Une narration qu'on retrouve dans Carthago, et dont je suis assez friand !
Personnellement, je trouve encore une fois ce tome plaisant et accrocheur, même si on n'apprend pas grand chose sur le fond de l'Histoire. On pourra y vivre la tentative du groupe de 1959 pour revenir dans leur époque à travers le trou de ver, et on assistera également à la mise en place de ce Village, qui a quelque chose d'inquiétant toutefois...
Les dessins de Stefano Raffaele sont toujours aussi réussis : c'est beau et régulier, même si cela pourrait tout de même manquer de personnalité. Qu'importe : les personnages sont à l'avenant, avec des expressions le plus souvent convaincantes, et l'immersion est totale pour les amateurs de cette série aux ramifications qui se complexifient.
Un tome encore une fois de qualité, même si on peut lui reprocher tout de même de ne pas beaucoup faire avancer la trame principale. En même temps, cela fait plaisir de voir des séries prendre leur temps avant de tout dévoiler.