L'année scolaire 1991-1992 touche à sa fin, dans l'école de Marzi, et il est temps maintenant de laisser la place aux grandes vacances, après un dernier discours soporifique de la directrice de l'établissement. Pour Marzi, cela signifie qu'elle ne verra plus ses amis durant quelques temps, et qu'elle devra encore aller aider, pour des travaux à la campagne. Mais cette année, tout ne se déroule pas comme d'habitude : grâce à son comité d'entreprise, le père de Marzi a la possibilité d'envoyer sa fille à la mer, pour une durée de deux semaines !
Marzi est bien entendu aux anges, avec cette nouvelle : la voilà déjà dans le bus qui la mènera vers la grande bleue, avec d'autres enfants de son âge. Le fait qu'elle possède un petit jeu électronique y est pour beaucoup dans le fait qu'elle soit immédiatement intégrée auprès des autres enfants ! Et puis, il y a l'arrivée sur la mer Baltique, une immense étendue d'eau que Marzi voit pour la première fois, et il y a la ventilation des enfants dans les chambres : les filles dans un établissement, et les garçons dans l'autre, bien évidemment...
L'occasion est belle pour les enfants de s'amuser ensemble, et des amitiés se construisent au fil de ce séjour. Tous les garçons en pincent drôlement pour Alina, qui est leur surveillante, ainsi que pour Ada, une copine de chambre de Marzi, qui est la première fille du groupe à avoir de la poitrine qui pousse ! Marzi prend un peu de recul sur toutes ces choses ; il faut dire qu'aucun garçon ne lui a tapé dans l’œil jusque là, même pour une première amourette...
Et lorsque Alina part, le soir tombé, en mobylette avec un autre surveillant, ce sont les enfants qui sont livrés à eux-mêmes. A peine adolescents, ils sont tout de même vite impressionnables, surtout lorsqu'ils jouent à appeler des fantômes lors de séances de spiritisme effrayantes... Alors, quand le fantôme appelé est celui d'une gentille dame qui aimait les enfants, cela passe encore, mais lorsqu'il s'agit du fantôme d'Hitler, c'est tout de même bien différent...
Sylvain Savoia (au dessin) et Marzena Sowa (au scénario autobiographique) se complètent encore une fois à merveille pour ce septième tome de Marzi. On y découvre une fille plus mûre, qui commence à rêver de son avenir en France, et qui fait une rencontre d'un garçon allemand sur la plage. On y découvre également une Pologne où Lech Walesa et le mouvement Solidarnosc ont eu le temps de faire du bien, même si certains Polonais décrient encore cette action. Il n'empêche que les magasins sont pleins maintenant, et que les familles peuvent envoyer leurs enfants pour de vraies vacances.
Le contexte historique du pays n'est certes pas la priorité dans ce tome, mais force est de constater qu'il est omniprésent, et cela ressort également dans les dialogues, même entre jeunes personnes. La religion y prend également encore une part importante, avec les petites obligations que pourraient subir un certain nombre de petits Polonais vis-à-vis de l'église.
Marzi, elle, parvient à prendre du détachement par rapport à tous ces événements qui secouent son pays. Du détachement, ou plutôt du recul. Cela rend le personnage encore plus attachant et, sur certains côtés, presque fragile. L'empathie pour Marzi est forte, et ce pour des lecteurs d'âges bien différents. Les dessins de Sylvain Savoia, toujours aussi épurés, font encore une fois la part belle à la lisibilité et la clarté. Une simplicité qui a sans doute demandé bien des heures de travail pour le compagnon dans la vie de Marzena Sowa.
Marzi reste une excellente série, destinée à la jeunesse mais pas uniquement, et ce n'est pas ce septième tome qui y changera quoi que ce soit !