Les Chroniques de l'Imaginaire

Un éclat d'argent (Cavalier Vert - 5) - Britain, Kristen

Karigan aurait dû mourir dans l'explosion magique provoquée par la destruction du masque de vision. C'est sans compter sur les dieux ni sur sa capacité de Cavalier Vert, qui lui apporte une affinité avec les seuils. Bref, elle reprend conscience... dans un autre temps : deux cent ans dans l'avenir.

Or deux cent ans dans l'avenir, la Sacoridie a bien changé. En fait, la Sacoridie n'existe plus, ayant succombé face au Second Empire. La magie n'existe plus non plus, ou à peine : le peu d'éthérie restant est souillé par l'influence du Voile Noir. L'Empire exerce sa domination d'une main de fer, et tous ploient sous son joug, vivant dans la peur. Esclavage, misère, effacement du passé à travers une version unique de l'Histoire Officielle, tout cela fait peine à voir.

Horrifiée, Karigan est bien décidée à retourner dans son époque coûte que coûte pour rapporter les faits et - peut-être - empêcher leur réalisation. Mais comment faire, perdue dans une société dont elle ne connaît pas les règles, privée de sa magie de Cavalière ?

Ce cinquième tome de la série Cavalier Vert fait une parenthèse dans l'histoire principale. Karigan est isolée dans l'avenir, et on suit uniquement ses aventures, malgré quelques rares et courtes visions de ce qu'il se passe "en même temps" dans son temps d'origine. Bref, exit les autres personnages auxquels on est attachés (ou presque), exit les autres fils narratifs, tout tourne autour de Karigan, snif.

La jeune femme se fait de nouveaux amis, et de nouveaux ennemis. Elle doit jongler avec sa santé défaillante, son désir de retourner chez elle, la nécessité de ne pas attirer l'attention de l'Empire et de ne pas trahir les secrets de ceux qui lui apportent leur aide... Même si les rebondissements sont centrés sur Karigan, ils ne manquent donc pas.
Pourtant, pendant un long moment, on s'ennuie un peu. Il faut dire que c'est un sacré pavé, et au début Karigan est désorientée et découvre son nouvel univers par petites touches, très lentement. Le rythme s'accélère à la fin, mais trop tard pour contrebalancer l'effet pesant de la première partie du roman.

Pour ceux qui attendent impatiemment de découvrir ce qu'il advient de l'amour impossible entre Karigan et le roi Zacharie, une bonne surprise cependant : leur longue séparation fait, par la force des choses, évoluer leur relation. Dans "le présent", il y a les obligations du roi, qui s'est engagé à épouser dame Estora Coutre ; dans "le futur", il y a un beau jeune homme, fortement impressionné par l'apparition dans sa vie d'un Cavalière ayant traversé les années...

Au final, ce tome se laisse lire, et il est nécessaire de le faire si on suit la série. Mais il est à mon sens nettement en dessous des tomes précédents : trop longuet, trop centré sur Karigan. Heureusement, il semble que le tome six, qui est paru en début d'année en VO, renoue avec la qualité antérieure de la série : A suivre dès qu'il sera traduit, donc !