Au milieu d'un étang, un orque caresse la gorge d'une otage de son poignard. Face à lui, quelque part dans la forêt, un elfe sylvain ajuste son tir pendant que la peau-verte hurle et menace.
Le lourdaud s'effondre. Sa prisonnière est une humaine. Que fait-elle dans la forêt interdite ? La pitié et la compassion étant deux concepts inconnus des elfes vis-à-vis des étrangers, pourquoi ce sylvain sauve-t-il l'humaine ?
Les Elfes est une série que j'avais dédaignée ces dernières années. Mais, finalement, après avoir découvert la série apparentée, les Nains, scénarisée par Jarry également, je me suis laissé tenté.
Et après un appréciable Crystal des elfes bleus, me voici avec une histoire d'elfes verts !
Le récit de l'ami Jarry est de la fantasy des plus classiques. Il y a une guerre, des perdants (gentils), un acteur ayant une idée folle qui n'est justement pas pris au sérieux par ses camarades mais qui la tente quand même, et d'autres protagonistes puissants qui pourraient régler tout d'un coup, sans effort, etc. Et des traîtres, c'est toujours bien.
Du déjà-vu mais qui marche globalement bien. Jarry découpe son histoire pour construire son intrigue de manière non linéaire et arrive, sans mal, à lui donner un bon punch.
De plus, l'univers est grand et fourmille de détails. Il vit grâce à la vision du scénariste et on s'y laisse promener avec plaisir. Enfin, les personnages, Llali et Yfass, sont rapidement attachants, leur relation est intéressante, ainsi que leur développement à travers cet album.
D'autant que l'Italien Maconi, au dessin, possède, lui aussi, beaucoup de qualités. Elles sont bien mises en application et, avec la colorisation de Saito, il nous offre de superbes plans, des scènes joliment détaillées et sans lourdeur et un ensemble d'expressions faciales réussies.
Bref, L'honneur des elfes sylvains est une belle bande dessinée, prenante et agréable à lire.
