Durendal est une Lame renommée. Alors qu'il n'était encore qu'étudiant au Hall de Fer, école formant les meilleurs guerriers du royaume, il a choisi son surnom en référence à une Lame mythique et n'a pas failli à sa réputation depuis lors. Lié par la magie à un courtisan du Roi, amoureux d'une Renifleuse, une magicienne de la Cour, en route pour des terres lointaines sur ordre royal, chancelier... Durendal n'a eu de cesse de multiplier les aventures au cours de sa vie. Cet ouvrage en est le récit.
L'Insigne du Chancelier est un roman atypique. Il est construit comme une succession d'aventures, s'étalant de la jeunesse à la vieillesse de Durendal, et interconnectées les unes aux autres par des séries de flashbacks plus ou moins long. Si le début du roman peut déconcerter, on se fait très vite à ses va-et-vient entre présent et passé.
Le concept de Lame et son traitement sont originaux : un guerrier, lié par une invocation à un pupille, ne peut faire autrement que de le défendre. Tant qu'il est lié à cette personne, il ne lui est plus nécessaire de subvenir à ses propres besoins, comme dormir. Toute son attention est dirigée vers la protection de son pupille et il devient à moitié fou si celui-ci s'expose au moindre danger. Chacune des aventures décrites est passionnante et nous en apprend un peu plus sur notre personnage principal et sur la vie d'une Lame. Les personnages secondaires sont attachants, notamment les jeunes Lames liées à Durendal, vouées à le défendre corps et âme. Le personnage du roi, fier et imprévisible, et sa relation tantôt conflictuelle tantôt amicale à Durendal apportent de la profondeur au récit.
On aurait parfois aimé s'attarder plus longuement sur des époques et péripéties pour rester auprès de ces personnages mais ce roman est une fuite en avant vers la prochaine aventure, à l'image de la vie de son héros. Le dénouement final est à ce titre à la hauteur de la dimension légendaire du récit.