Les Chroniques de l'Imaginaire

Le Seigneur des Terres de Feu (Les Lames du Roi - 2) - Duncan, Dave

Guêpe est un élève du Hall de Fer, une école destinée à former les meilleurs guerriers du Royaume : les lames. Pourtant, il est loin d'être prêt à devenir une lame à part entière, contrairement à son ami et protecteur, Pillard. Lorsque le Roi Ambrose se rend au Hall pour s'attacher le service de lames, Guêpe craint le pire. Le pire arrive effectivement mais pas sous la forme qu'il avait envisagé : Pillard refuse de prêter serment devant le roi... Du jamais vu ou presque ! Guêpe décide de partager le sort de son ami et refuse lui aussi le serment. Il se trouve alors embarqué malgré lui dans des intrigues politiques entre le royaume de Chivial et celui du Baelmark, dont les pirates ont jadis décimé sa famille sous ses yeux.

Dave Duncan adopte un style de narration qui pourrait déconcerter de prime abord : le temps présent alterne avec des flashbacks de plus en plus longs, qui expliquent la situation présente mais sont autant d'aventures en elles-mêmes. Ce n'est qu'à la moitié de l'ouvrage que l'action revient à Guêpe et Pillard, rattrapés par le passé et qu'on commence à suivre leurs actions. Ce style de narration, dans la continuité de celui du tome 1, ne m'a pas dérangée outre mesure même si j'ai regretté de devoir laisser certains personnages pour passer au saut temporel suivant. Le style d'écriture en lui-même est fluide. Les nombreux personnages sont bien campés, même si on pourra regretter le manque de personnages féminins dignes de ce nom. Les deux protagonistes, Pillard et Guêpe, intriguent : quelles sont leurs réelles motivations et jusqu'où ira leur amitié ? On retrouve certains personnages du tome précédent, comme Montpurse, armé de son charisme habituel. Ces clins d’œil sont plaisants mais nul besoin d'avoir lu le premier tome de la série pour suivre l'histoire. Ce tome constitue un point positif pour la perception des femmes dans la série : elles restent absentes des protagonistes mais des réflexions sur leur libre-arbitre et la nécessité de ne pas les considérer comme de simples pouliches émaillent le récit.

Chronologiquement, le récit s'intercale plus ou moins au milieu du premier tome et est très loin d'être une suite des aventures précédentes. La description du royaume de Baelmark, de son paysage, de ses rituels et de ses intrigues politiques est très bien faite. Si on ajoute les raids et le commerce d'esclaves sans âme, on comprend sans mal le choc des cultures qui s'opère avec leurs voisins de Chivial, à la culture plus médiévale. Le peuple baelois représente un ajout captivant à la série des Lames du Roi et ce d'autant plus que le dénouement de l'ouvrage est totalement inattendu !