Les Chroniques de l'Imaginaire

Rose (Rose [BD] - 2) - Alibert, Émilie & Lapière, Denis & Vernay, Valérie

Rose est encore sous le choc, après avoir appris que son père a lui-même tué une personne de sang froid, avant de se faire lui-même assassiner... C'est grâce aux trois fantômes coincés dans la demeure de son père qu'elle a d'ailleurs pu en trouver la preuve : le squelette d'un homme emmuré vivant vient d'être trouvé dans les sous-sols de la maison...

Alors, c'est auprès d'Abieta, la femme qui l'a élevée, que Rose va chercher des réponses à ses questions. Et là, les révélations sont étonnantes. Abieta révèle à Rose que, si son père est devenu détective privé, c'est pour se venger d'un certain Gilbert Antoine. L'homme en question a massacré plusieurs bébés en mai 1993, à l'hôpital Saint-Amboise, précisément là où est née Rose. Gilbert Antoine a ainsi tué la mère de Rose, qui a essayé de s'interposer, mais également Jasmine, la sœur de Rose, née le même jour qu'elle. De quoi rendre un homme fou de douleur...

Mais il y a tout de même un autre souci dans l'ancienne maison du père de Rose. Un sort séculaire garde les fantômes qui meurent dans cette maison prisonniers de ces murs pour l'éternité. Selon toute logique, le fantôme de Gilbert Antoine rôde dans cette maison, même si les trois autres hôtes ne l'ont jamais aperçu... Le fantôme en question ne tarde pas à se faire voir, justement. Il a la possibilité de s'en prendre à Rose, mais uniquement lorsque celle-ci utilise son don d'ubiquité. Pas facile, à présent, de communiquer avec les trois autres spectres...

Ce second tome de Rose développe un scénario qui était déjà parfaitement présenté dans le tome précédent. On se surprend à rester terriblement attaché à ce frêle personnage, qui a tout de même de sacrées ressources finalement ! La jeune fille doit également, en parallèle, poursuivre une enquête qui était confiée à son père, et également se méfier des gens qui gravitent autour d'elle, apparemment autour d'un scandale sur l'utilisation d'un médicament qui ne devrait sans doute pas être commercialisé. Et les preuves sont bien cachées dans l'appartement de son père...

Bref, cela va dans tous les sens, mais pas dans le mauvais sens du terme, bien au contraire : le scénario est riche, mais l'histoire se lit de façon très fluide, sans aucune difficulté. Le signe d'une excellente narration donc, à attribuer à Emilie Alibert et Denis Lapière, tous deux au scénario, mais également à Valérie Vernay pour la très belle prestation graphique. Encore une fois, c'est beau tout en étant épuré : les dessins et les couleurs ont ce grain particulier, ce charme qui fait la signature de Valérie Vernay, comme on avait déjà pu le voir dans le premier tome, ou dans La mémoire de l'eau.

Un second tome qui constitue donc un très beau développement, et qui nous rend donc l'attente longue avant de découvrir la conclusion de ce triptyque haletant !