Vous étiez en mission. Et tout se serait bien passé sans cette foutue tempête. Perte de contrôle. L'hélico se crashe dans les dunes du désert. Le vent hurle. Un mur de sable s'approche.
Il ne reste qu'un espoir fou. Que l'objet de vos recherches existe vraiment. Ici, quelque part dans cette mer tourbillonnante de sable, il y aurait une légendaire machine volante des Atlantes. Mais est-ce que votre équipe aura le temps de la sortir des dunes ?
Le désert interdit de Leacock est un jeu de plateau coopératif pour deux à cinq joueurs. Le but du jeu est de retrouver les quatre pièces perdues de la machine volante et de s'envoler avant que le plateau ne soit ensablé, qu'un des équipiers ne meure de soif ou que la tempête passe au niveau mortel.
C'est un jeu de coopération totale qui demande du dialogue, de la réflexion (sans se prendre la tête) et de la planification de groupe. Chaque joueur incarne un membre d'une équipe de fouille doté d'une capacité spéciale (affectant le déplacement, la (non) pioche des cartes, le désensablement, le transport d'eau...), qui se déplace sur un plateau formé par des cartes représentant différents lieux. Ce plateau est installé avant de démarrer la partie. L’œil de la tempête gronde en son centre et les joueurs commencent sur le lieu de crash de l'hélicoptère.
A chaque tour, les joueurs peuvent accomplir jusqu'à quatre actions (se déplacer, découvrir une tuile du plateau, enlever une couche de sable ou prendre une pièce). Une fois les actions réalisées, le joueur pioche un nombre de cartes tempête (en fonction de la force de la tempête établie selon le nombre de joueurs, du niveau de difficulté choisi et du nombre de fois où il a déjà été relevé) et en applique les effets sur le plateau.
Au fur et à mesure des tours de jeu, des indices vont être révélés en retournant les tuiles. Ces indices fournissent les coordonnées des pièces de la machine en désignant une ligne et une colonne. La pièce se trouve à l'intersection des deux. Il ne reste plus, alors, qu'à la récupérer ; en se déplaçant jusqu'à ce point et en désensablant si nécessaire !
Mais plus on avance dans la partie, plus les éléments se déchaînent contre les joueurs, au travers des cartes tempête piochées. Les réserves d'eau baissent dangereusement, rendant le prochain coup de chaleur fatal ; le sable s'infiltre partout, enlise les joueurs et recouvre les lieux au point de les rendre inaccessibles sans travail de dégagement préalable, et la tempête déplace les tuiles selon le sens et la puissance du vent. Heureusement, les joueurs peuvent s'aider en se partageant l'équipement (non négligeable) trouvé ou les réserves d'eau et la majorité des capacités spéciales fonctionne en complément avec les autres.
On gagne ou on perd en groupe. Tous les joueurs doivent décoller en même temps avec l'aéronef atlante pour se sortir du désert. Cela pousse à faire attention à ses collègues, surtout pour la gestion de l'eau.
Le désert interdit est une version simplifiée du fameux Pandémie de Leacock. Qui dit simplifié, dit public différent. La cible du désert interdit est plutôt les familles et joueurs occasionnels que les gros joueurs, amateurs de jeux experts, qui en auront vite fait le tour, d'autant que celui-ci n'est pas très compliqué.
Après deux-trois parties de reconnaissance pour apprendre le fonctionnement du jeu et les possibilités des personnages, il suffit d'un minimum de chance dans le placement des tuiles pour être sûr de gagner en un temps réduit. On peut arriver rapidement à des séances de jeu de trente minutes. Ce commentaire vaut autant pour tous les types de joueurs.
Ce qui ne l'empêche pas d'être un jeu coopératif tout à fait correct, simple à comprendre, simple à expliquer. Il n'y a que le sens de mouvement des tuiles bougées par la tempête qui m'a laissé perplexe. Je le trouve étrangement contre intuitif. La préparation du plateau ne prend pas longtemps, le matériel est solide, joliment illustré (il m'a rappelé l'ambiance des jeux vidéo de la série Myst), les assemblements de la machine se font bien (c'est une sorte de modèle réduit à construire) et le tout est rangé dans une boîte métallique de bonne qualité. Par contre, la rejouabilité et le renouvellement du jeu sur du moyen ou long terme sont assez bas. De plus, si vous possédez l'autre jeu de Leacock, L'île interdite, sachez qu'il n'y a, basiquement, que le thème qui change. Au lieu de trouver des trésors sur une île qui s'enfonce dans l'eau, vous devez, ici, trouver des pièces pour reconstruire la machine avant que la zone ne s'ensable. Est-ce que ça vaut le coup de posséder les deux ? Je ne pense pas.
En conclusion, Le désert interdit est un jeu coopératif bien développé, bien présenté mais dont on fait assez vite le tour question gameplay.