Gideon Crew compte profiter de ses derniers mois sur Terre dans un chalet, perdu au milieu de nulle part. Atteint d'un anévrisme lui laissant neuf mois à vivre, il aspire en effet à un peu de tranquillité après sa vie trépidante de prestidigitateur, de voleur, d'expert en énergie atomique ou, pour résumer, d'éternel aventurier.
Il est tiré de sa retraite par Eli Glinn et Manuel Garza, à la tête d'une entreprise spécialisée justement dans les projets hors du commun. Ces derniers veulent l'embarquer à bord du navire Batavia pour revenir sur les lieux d'un désastre ayant changé leur vie cinq ans auparavant, au large de l'Amérique du Sud et de l’Antarctique. Leur mission : détruire un alien implanté sur le sol marin et menaçant l'avenir de la planète. Plus exactement, employer les talents de spécialiste en explosifs et la chance invétérée de Gideon pour lui balancer une bombe atomique en pleine tête.
A comme Apocalypse se lit comme on regarde une série B peuplée d'aliens et d'Américains aux nerfs d'acier prêts à résoudre leur problème de la manière la plus expéditive et la plus radioactive qui soit. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas très subtil mais c'est également très jouissif. Les rebondissements sont nombreux, parfois complètement décalés, plus particulièrement dans la seconde partie du roman et on tourne les pages avec plaisir. Les auteurs n'hésitent pas à surenchérir dans les détails sanglants – vous savez, ceux pour lesquels on aimerait fermer les yeux – mais font parfois preuve d'un ton plus léger.
La galerie de personnages est assez habituelle des séries d'action : le vieux professeur, la jeune officière séduisante, le chef d'expédition mystérieux et impassible, le chasseur de météorites casse-cou mais pragmatique. Ils n'en restent pas moins appréciables. On pourra déplorer leur manque de nuances qui ne permet pas de les rendre véritablement attachants.
Cet ouvrage ne constitue ni la première aventure de Gideon ni celle d'Eli Glinn. Les lecteurs curieux sur l'expédition originelle dans l’Antarctique pourront en effet la découvrir dans le roman Ice Limit. Si les auteurs font bien sûr allusion à des aventures antérieures de Gideon et de Glinn, il n'est pas nécessaire de les avoir lues pour apprécier A comme Apocalypse. J'ai moi-même découvert la série de Gideon par cet ouvrage sans difficulté. J'ai même apprécié la profondeur que ces allusions conféraient au récit.