Akihiko Kuzumi a réussi à extraire Ryôichi des griffes de Kikuko. Après une rapide enquête, il est libéré car il est considéré comme le sauveur de Ryôichi, malgré l’absence du cadavre de Kikuko.
Retrouvant Ryôichi et son père à l’hôpital, Kuzumi raconte tout ce qu'il sait sur les origines de Kikuko – auxquelles il n’est pas complètement étranger – et la traque qu’il mène depuis quelques années pour la neutraliser. Ce qui permet de comprendre la nature véritable de la jeune fille et son attirance pour Ryôichi. En effet, les pères des deux adolescents sont des frères jumeaux séparés à la naissance, les deux adolescents ont donc des ADN très proches. Kuzumi est persuadé que Kikuko n'est pas morte et il craint qu'elle ne vienne à l'hôpital dans le but de s'emparer de Ryôichi afin de s'accoupler avec lui. Sa déduction se révèle très vite exacte, des milliers d'insectes envahissent la ville de Mitaka. Toutes les forces de police sont mobilisées pour secourir la population, laissant un petit groupe désarmé autour de Ryôichi, face à la fureur de Kikuko et de ses alliés...
Acculés dans l'hôpital à cause des nuées d'insectes infestant la ville, sans aucun moyen de défense face à une menace qui a survécu à plusieurs coups de chevrotine à bout portant, les protecteurs de Ryôichi ne pourront compter que sur eux-mêmes pour s'en sortir. Outre leur détermination, le principal atout dans leur manche est Kuzumi qui, après ses nombreuses recherches sur Kikuko et les insectes, semble avoir des armes secrètes pour la combattre. Mais ses méthodes hors normes et sa fascination pour les insectes n’inspirent pas la sérénité.
Le scénario de Masaya Hokazono mêle références historiques et écologie, dans la même veine que ses précédentes publications. Si le lien avec les légendes japonaises semble un peu tiré par les cheveux, l’intrigue est malgré tout bien ficelée, réservant des surprises jusque dans les dernières pages. Derrière ses crayons, Yu Satomi ne faiblit pas. Le trait de ses dessins est toujours aussi fin et les illustrations de Kikuko, tant au niveau de ses expressions que de ses mutations, sont remarquables. De plus, les cadrages et l’ambiance collent parfaitement à l'atmosphère oppressante de la situation. Pour un premier manga, c'est un très beau travail et j’espère vraiment revoir cette illustratrice dans une autre œuvre prochainement.
Même s'il me semble que ce dernier tome est un poil en dessous du second, avec le huis-clos dans la maison de Ryôichi, Nuisible est globalement une réussite, surtout qu’il s’agit d’une première collaboration. Gageons qu’il y en aura d’autres tout aussi bonnes.
