La Mer du Destin est maintenant un mauvais souvenir, pour Jason, Leitos et leurs compagnons, dont l'amazone Skarra. Cela n'a pas été sans lourds sacrifices, mais le groupe est maintenant enfin en Hyperborée, comme cela a été le cas il y a bien longtemps pour Jason, à l'époque de la toison d'or. A présent, il va s'agir de retrouver l'orbe du monde et, pour cela, le groupe entame une longue marche et se voit obligé d'affronter les premiers Hyperboréens qu'ils rencontrent : des cyclopes...
Mais la bataille est de courte durée, grâce à l'intervention de soldats qui aident les compagnons de Jason. Des soldats hyperboréens, donc, mais qui parlent étrangement la même langue. Pas de souci de compréhension donc, et même bien mieux : les guerriers apparemment amis amènent Jason et les siens à une cité dont ils seront les hôtes. Et le sens de l'hospitalité n'est pas une légende par ici : on ne manque de rien, et les habitants d'Hyperborée semblent ne plus croire aux Dieux. Pas de sacrifice à craindre donc, si ce n'est cette étrange coutume qui vise à faire entrer deux personnes à la rencontre de l'Arbre de vie. Un arbre qui a été planté ici il y a sept générations, à un moment où un étranger est venu apporter à ce peuple ce qui ressemble fort à l'orbe du monde...
Leitos et les siens sont méfiants, se disant que tout semble bien trop facile avec cette quête. Ainsi, Leitos tente d'en savoir un peu plus, en approchant Alba, la princesse du peuple hyperboréen. Cette dernière tombe amoureuse de Leitos et souhaiterait repartir avec ce groupe. Une idée que réfute en bloc le père d'Alba. Bientôt, le groupe de Jason se voit contraint d'entrer dans le temple où les attend l'arbre de vie. Et c'est une terreur pure qu'ils ressentiront alors...
C'est encore une fois un vrai plaisir de parcourir les planches de ce troisième et dernier tome de la série Les derniers Argonautes, qui paraît chez Glénat deux ans après le tome précédent. Nicolas Ryser nous régale littéralement avec des dessins d'une grande finesse, des expressions soignées et des couleurs, discrètes, qui savent mettre en valeur les différentes ambiances que l'on trouve dans ce tome. Mention spéciale pour les très jolies scènes de combat avec cette magnifique et effrayante chimère...
Les silhouettes des personnages sont loin d'être en reste et les cadrages, souvent très bien trouvés, achèvent de nous plonger complètement dans le récit. Ainsi, le scénario de Jean-Blaise Djian et d'Olivier Legrand a la chance de pouvoir se reposer sur une partie graphique parfaitement maîtrisée. On retrouve donc ce groupe en Hyperborée, sous le charme des autochtones dans un premier temps, puis avec une méfiance qui grandit, avec raison, jusqu'à atteindre un magnifique combat, le tout en montant crescendo. Un rythme en tout cas très bien joué dans ce troisième tome.
En tant que lecteur, on se retrouve franchement accroché, et il sera bien difficile de lâcher le tome avant une conclusion, elle aussi surprenante, que je ne veux bien entendu pas dévoiler ici. Un dernier tome accrocheur et convaincant donc, avec des personnages soignés, qui termine la série sur une très bonne note. De quoi se dire qu'il faut bien attendre le nombre des années pour obtenir quelque chose d'aussi abouti...
