Les Chroniques de l'Imaginaire

Voyage avec les morts - Hambly, Barbara

A l'aube de la Première Guerre Mondiale, James Asher croit avoir laissé derrière lui ses années d'espionnage international pour le confort de ses cours à l'université et de sa vie conjugale avec la savante Lydia, médecin et rat de bibliothèque. Alors qu'il se rend à l'enterrement d'un cousin, il surprend une étonnante rencontre à la gare de Londres. L'un de ses anciens ennemis, un noble hongrois, discute avec l'une des créatures de la nuit anglaise, Ernchester, comte et vampire. James ne peut s'empêcher de les suivre, craignant pour la sûreté de son pays si jamais l'un des vampires s'alliait à une puissance ennemie. Sa femme Lydia, amie de suffragette et femme intrépide, n'hésite pas non plus à se lancer à sa rescousse avec l'aide d'un autre vampire londonien, le mystérieux Ysidro.

Cet ouvrage est le deuxième tome d'une série d'aventures indépendantes mettant en scène James Asher mais nul besoin d'avoir lu les autres tomes pour se plonger dans celui-ci.

Le titre de ce roman est loin d'être usurpé : de Londres à Constantinople, Barbara Hambly nous entraîne dans une course contre la montre à travers l'Europe en compagnie ou à la poursuite de vampires. Les deux protagonistes principaux, James et Lydia Asher, sont attachants. L'un, ancien espion, ne peut empêcher son esprit de comparer ses meurtres de jadis aux exactions commises par les vampires. Son voyage se double d'un cheminement moral sur ses actions passées, y compris sur ses précédentes relations sentimentales. L'autre, jeune femme se voulant indépendante mais ne suivant absolument pas l'actualité, va devoir apprendre à s'appuyer sur d'autres personnes pour naviguer dans le jeu mouvant des alliances politiques. 

Les personnages secondaires ont également leurs propres fardeaux à porter, leurs propres transformations à vivre, ce qui les rend paradoxalement plus vivants. 

Les villes traversées sont également très incarnées. On aimerait prendre un café avec les héros à Vienne et on croirait presque parcourir les rues de Constantinople en tournant les pages. Je regrette juste que ces passages quelque peu suspendus en dehors de l'intrigue n'aient pas été plus nombreux. Le rythme est en effet assez soutenu, comme le veut une course poursuite, et l'action est donc au rendez-vous.