Les Chroniques de l'Imaginaire

Trois corbeaux (Jazz Maynard - 6) - Raule & Roger

Jazz a du mal à se remettre des événements récents, survenus en Islande. Téo, l'ami de toujours de Jazz, a été enlevé et Jazz sait que ce dernier court un grand danger, avec ses origines asiatiques. Téo est entre les mains d'un colosse nommé Askjar, un descendant de viking, qui en a le physique et qui s'est surtout mis en tête de nettoyer l'Islande. La méthode d'Askjar et de ses hommes de main est aussi radicale que brutale : nous en sommes au septième corps qui est largué dans le vide depuis un hélicoptère...

C'est une affaire de vol qui a amené Jazz et Téo sur les terres islandaises. L'occasion d'un gros coup, puisqu'il est question de récupérer un objet iranien. Un objet qui n'est ni une pierre précieuse, ni un titre de propriété, mais simplement un objet qui a une grande valeur en Iran. Les choses se présentent maintenant bien mal, alors que Jazz se remémore un peu de son enfance...

Et il y a de quoi se les remémorer, ces souvenirs, avec la présence en Islande d'un certain Max Temple. Le fils de celui qui a tout appris à Jazz. Presque un frère pour Jazz, à l'époque, avant que les choses ne s'enveniment sérieusement entre les deux garçons, et le père spirituel en question...

Mais pour l'heure, il est temps pour Téo de se sortir d'une situation pour le moins désespérée. Et une aide providentielle va lui venir en aide. Une aide qui trouve sa source dans les croyances populaires islandaises, et qui va lui permettre de s'en sortir, même s'il faudra bien également tous ses talents de combattant pour sortir définitivement Téo d'affaire. Mais qu'en sera t'il pour Jazz, lorsqu'il se retrouvera nez à nez avec son frère ennemi, dans un pays au climat bien éloigné de la douceur barcelonaise ?

Avec ce Trois corbeaux, sixième tome de la série Jazz Maynard, Raule et Roger signent une nouvelle fois un album exigeant, qui laissera une trace dans l'imaginaire de leurs nombreux lecteurs. Les auteurs espagnols achèvent là une deuxième trilogie, qui se sera déroulée en terre islandaise.

L'album est encore l'occasion d'admirer les couleurs, souvent sépia, qui accompagnent traditionnellement les dessins tout en finesse de Roger Ibanez. Encore une fois, c'est élégant, ciselé, les corps et les visages sont parfaitement travaillés et les scènes d'actions, nombreuses dans ce tome, sont parfaitement mises en mouvement. On se croirait franchement dans un excellent film d'action, même si une part de fantastique fait son apparition dans ce tome.

Sur le fond, Raule parvient à insuffler encore un peu plus d'épaisseur dans son personnage principal. Le récit est émaillé d'excellents flashbacks, qui permettent de retrouver un Jazz très jeune, et qui achèvent de nous expliquer pourquoi Jazz et Max se détestent autant, à présent. Les scènes d'actions vont bon train, même si pour la première fois j'ai pu être gêné par le côté invincible des personnages principaux, Jazz Maynard en tête. Une espèce de Rambo des temps modernes, qui parvient à se défaire un peu trop facilement de nombreux ennemis pourtant armés jusqu'aux dents. La référence à un film comme Kill Bill n'est certes pas bien lointaine, comme cela a d'ailleurs déjà pu être le cas dans des tomes précédents, notamment avec d'excellents combats à l'arme blanche.

Bref, un nouveau tome qui se dévore encore une fois, même s'il pourra souffrir de quelques facilités scénaristiques. Une série qu'on adore tout de même, malgré ces petites lacunes !