Les Chroniques de l'Imaginaire

Les mémoires de Vanitas (Les mémoires de Vanitas - 2) - Mochizuki, Jun

Vanitas et Noé ont accompli la mission confiée par le Comte Orlok : Thomas Vernoux, le damné tuant malgré lui de nombreux Parisiens innocents, n'est plus. Les jours d'Amélia, une jeune damnée sauvée par Vanitas, ne sont donc plus en danger puisque ce dernier a prouvé sa capacité à soigner efficacement les vampires infectés. 

Alors que Noé se réjouit de la libération de la jeune fille, pour qui il nourrit des sentiments, son passé fait irruption chez le Comte sous la forme de Dominique de Sade. Cette vampire sulfureuse, qui connaît Noé depuis son enfance, ne voit pas d'un très bon œil son association avec l'humain Vanitas. Elle décide d'emmener de force Noé à un bal masqué dans l'univers parallèle de vampires, à l'Altus-Paris.

Ce second tome des Mémoires de Vanitas poursuit la série avec brio. Si le premier tome, bourré d'action, laissait parfois perplexe sur les enjeux réels de l'histoire, la série gagne ici en profondeur. On en apprend beaucoup plus sur le passé de Noé à travers des flashbacks très bien amenés. Le monde des vampires acquiert également une consistance nouvelle à travers le voyage des héros vers l'Altus-Paris, sorte de capitale française chimérique située à un pas de celle des humains. C'est d'autant plus vrai que les décors sont une nouvelle fois judicieusement travaillés. L'Altus-Paris se pare en quelques cases d'une vraie puissance évocatrice. Les passages traitant de l'origine des damnés sont rendus d'autant plus glaçants que l'arrière-fond, d'ordinaire très élaboré et précis, s'éclipse totalement pour laisser la vedette aux créatures ténébreuses corrompant les vampires.

Les personnages sont toujours aussi réussis, de l'énigmatique Vanitas au fragile Noé, en passant par Murr le chat capricieux pourtant peu présent dans cet opus. Nous découvrons en outre quelques nouvelles figures comme Dominique de Sade et son frère aîné Louis, qui imposent une bonne dynamique au récit. Ce volume est dense, je n'ai pourtant pas vu passer le temps en compagnie de nos héros.