Par une belle nuit de juin, Deupsi et Fonsdé s'adonnent à leurs passe-temps favori : la création artistique après avoir avalé des acides copieusement arrosés de bières. Quand ils émergent de leur nuit agitée et qu'ils perçoivent des bruits anormaux, ils jettent un coup d'œil en dehors du squat et découvrent un spectacle surprenant. Les rues de Paris sont envahies par des zombies qui attaquent tous les humains encore en vie. Hésitant entre reste d'hallucination ou réalité, ils préfèrent reprendre quelques bières en attendant que ça passe.
Isolés du monde extérieur, Deupsi, Fonsdé et les autres punks du squat y restent à l’abri sans trop savoir que faire face à cette invasion de zombies. Enfin non, pas Deupsi et Fonsdé. Eux s’amusent en se vengeant de quelques policiers de la BAC réfugiés dans un commerce voisin, ou avec les zombies qui sont étrangement réceptifs à la musique punk. Après quelques jours de réflexion, le camarade Kropotkine, l'anarcho-punk de la bande, décide de tirer parti de l'apocalypse en lançant la révolution. Il réunit le groupe de punks pour exposer la première action militante à entreprendre : faire flotter le drapeau noir de l'anarchie sur Paris, et plus précisément en haut de la tour Eiffel ! Après avoir réquisitionné, pour la bonne cause, le véhicule anti-émeutes du commissariat de quartier, voilà les punks partis pour une geste périlleuse...
Au fil des jours, nos apprentis révolutionnaires apprendront que même l’anarchie ne s’est pas faite en un jour. Et que dans une époque post-apocalyptique, il n'y a pas que les gentils qui survivent. Mais Kropopkine le leader anarchiste, Mange-poubelle le freegan fan de films de série B (de fait dépositaire de la connaissance sur les zombies), Eva la vegan (dur dur de survivre dans un monde de bouffeurs de cervelles), Deupsi, Fonsdé et Glandouille & Pustule (les punks à chiens) auront la volonté de faire triompher leurs idées grâce à la débrouillardise acquise pendant des années de galère !
Qui aurait cru un jour qu'un roman décrirait des punks sauvant d'une apocalypse zombie notre société de consommation pourrie ? Karim Berrouka a eu cette idée. Et l'a transformée en un roman de fort belle facture, il faut bien le dire. Son style déjanté, bourré d'humour potache et de références musicales punk, nous met tout de suite dans l’ambiance. Il nous fait suivre les aventures rocambolesques de ces sept punks salvateurs, mais sans jamais sombrer dans le ridicule. Ils sont d’ailleurs attachant dès les premières pages et c'est un réel plaisir de parcourir ce récit déstructuré dans sa forme (et oui, il ne faut pas être trop conformiste quand les héros sont des punks) mais où toute l’action s’enchaîne parfaitement. Je n’y trouve aucune fausse note à part peut-être les méchants un peu trop caricaturaux à mon goût (à moins que je ne sois un pro-MEDEF sans le savoir ?).
Comme le suggère son titre, Le club des punks contre l'apocalypse zombie n'est pas une histoire de zombies comme les autres. Mais les tribulations des punks associés à la visite d’un Paris post-apocalyptique font souffler sur ce roman un vent épique qui en fait un excellent ouvrage, que je recommande chaudement.