Vivian fait partie des Sections d'Intervention, ces unités d'élite qui ont juré de défendre les enclaves. Et Vivian en a encore pour cinq ans, avant de pouvoir lui-même devenir un citoyen dans une enclave, et y faire ce que bon lui semble, comme les privilégiés qu'il défend aujourd'hui. Et Vivian sait qu'il a des soucis qui l'amènent chez Rachel, une psy qui est aussi son ex... Une ex avec laquelle il a connu les drames qui se sont déroulés dans l'enfer de l'enclave de Tokyo, mais dont il ne garde aujourd'hui aucun souvenir, si ce n'est ces satanés cauchemars qui le hantent encore.
Toujours est-il que malgré quelques incertitudes, Rachel accepte de signer le nouvel ordre de mission pour Vivian et son équipe. Et il va leur falloir voyager et flirter avec de nouveaux bijoux de la technologie, puisque c'est vers l'enclave de Jérusalem qu'ils vont devoir se rendre... Le vol est l'occasion d'apprendre comment fonctionnent ces nouvelles armes, et il est aussi l'occasion de prendre un peu de repos...
Et il va y en avoir besoin, car force est de constater que la Section d'Intervention était attendue par les rebelles. Rapidement, Ulrich est blessé au combat, l'enclave est imprenable, et il ne restera que le repli vers l'enclave de Tel-Aviv, après avoir passé une nuit dans une église, où Vivian se voit remettre un étrange pendentif par ce qui ressemble à un prêtre local. Un pendentif réservé au Tiqqun, celui que Vivian rêve d'être dans chacun de ses cauchemars...
Et à Tel-Aviv, il va falloir normalement aider une autre Section d'Intervention, occupée à évacuer les élites de l'enclave. Vivian et son équipe pensent pouvoir aider ceux qui ne sont pas des élites, mais la réalité est toute autre, et la mémoire pourrait bien revenir vite, pour Vivian, qui a déjà apparemment vécu ce genre de visions à Tokyo...
Ce second tome de Mémoires de la guerre civile est l'occasion de trouver bien des réponses aux questions que l'on se posait suite à la lecture du premier tome. Les pièces du puzzle imaginé par Richard Marazano se mettent en place, et de bien belle facture. La narration est maîtrisée de bout en bout, en étant mené à un rythme d'enfer. C'est bien simple, il se passe toujours quelque chose dans ce tome, tout en laissant le temps de s'attacher aux différents personnages, et à leurs relations, présentes, passées, ou même futures...
Le côté graphique, toujours assuré par Jean-Michel Ponzio, est toujours aussi réussi, voire magistral sur certaines cases qui fourmillent de détails. Les cadrages sont réussis, presque cinématographiques, les expressions sont soignées, et nous plongent littéralement dans l'action au milieu des personnages. Vivian est également très bien exploité, avec une complexité sous-jacente qui va bien au-delà du simple soldat assez bourrin qu'on imagine au premier abord.
Un second tome de très belle facture, au développement soutenu et convaincant : il ne reste maintenant qu'à attendre avec impatience le troisième et dernier tome de ce qui sera un triptyque.