Une vieille légende japonaise raconte qu’une jeune fille née sous le signe chinois du cheval de feu causera la perte du village Akeiwa. Cette jeune fille sera laide car elle sera la réincarnation d’une ogresse, sorcière capable de voler le visage de beauté de la prêtresse du village.
Quand Chigusa Hirasaka vient s’installer dans le village d’Akeiwa, elle peut admirer le spectacle de l’été, une pièce de théâtre qui conte cette légende. Mais lorsqu’un soir d’orage, elle est appelée au chevet de la famille Tsuki, elle n’imaginait pas que cette légende était vécue comme une superstition.
Sasae, la matriarche de la famille Tsuki, demande à Chigusa d’aider à accoucher une parente éloignée. Isolée au fond du jardin dans une vieille cabane, Kazura accouche d’une jeune fille laide. Née sous le signe du cheval de feu, le bébé va être assassinée par les Tsuki. C’est alors que Kazura, prête à se sacrifier, demande à Chigusa de mettre le feu à la cabane, de recueillir l’enfant maudit et de cacher sa petite Izana.
Ecrit sous la forme d’un roman, Izana, la voleuse de visage s’inscrit comme un préquelle du manga Kasane, la voleuse de visage. On y retrouve l’histoire d’Izana, la mère de Kasane, enfant maudit par sa laideur, vivant recluse et isolée du monde, avec pour seule famille Chigusa.
Ce roman permet de comprendre l’origine du pouvoir et la malédiction dont est victime la famille d’Izana. La présence de Habuto, jeune enfant ami d’Izana, donne tout son sens au futur rôle de protecteur de Kasane. Les liens du rouge à lèvres, de la laideur, du théâtre, de la noirceur du seinen sont repris et expliqués de manière très fidèles.
Le roman est très clair, facile et agréable à lire, conté à la Perrault. Vraisemblable effort de traduction, certains mots sont conservés en japonais avec quelques explications liées dans le texte, donnant ainsi un côté éducatif et immergeant. On retrouve dans l’écriture pleine de légèreté et de poésie de Daruma Matsuura la sensibilité et la beauté exprimées dans les pages du manga. A recommander aux fans de Kasane mais aussi aux jeunes adolescent(e)s avides de culture et légendes japonaises.