L'histoire commence en 1520, alors que Cortès a vaincu les Aztèques et possède désormais la ville impériale de Tenochtitlan. Il lui a fallu pour cela s'allier au chef Xicotenga qui réclame de se soumettre à la tradition : les enfants du vaincu doivent être sacrifiés. Cortès, acculé, abandonne les deux garçons à leur sort mais demande à ce que la benjamine soit sauvée. Soit.
Dix-huit ans plus tard, c'est le vice-roi de la Nouvelle-Espagne, Antonio de Mendoza, qui règne sur Tenochtitlan. Il accueille un prêtre envoyé d'Espagne par le Pape en vue d'évangéliser les sauvages et de mener une expédition jusqu'à Cibola, une mythique cité d'or dans des contrées encore inconnues.
Au même endroit, nous retrouvons la jeune fille sauvée par Cortès, qui fait honneur à son père en résistant farouchement à l'homme rustre et arrogant à qui elle sera mariée de force. Isabel est qui plus est d'une beauté resplendissante. Elle parvient à s'enfuir, aidée du jeune frère Marcos qui n'est visiblement pas insensible à son charme. Ils seront accompagnés d'Esteban, un ancien esclave noir extrêmement rusé et habile au combat, envoyé lui aussi en mission à Cibola par le vice-roi, qui ne porte pas dans son cœur le conquistador futur époux d'Isabel.
Dès lors, le décor, les personnages et le but du diptyque sont posés. C'est peut-être là que le bât blesse, car les trois protagonistes principaux (Isabel, Esteban et frère Marcos) doivent partir en mission, mais elle ne commencera qu'au second tome qui est aussi le dernier. Attendons de voir comment les scénaristes vont gérer une deuxième partie riche en promesses : la fuite d'Isabel, la recherche de Cibola, l'évangélisation des sauvages, le compte-rendu au Pape et au vice-roi. Après un premier tome au rythme modéré, je crains un déséquilibre. Pour autant, l'histoire n'est pas désagréable. Elle est cohérente et intéressante, on a envie de savoir ce que le trio va trouver à Cibola.
Quant aux dessins de Xavier Coyère, ils sont très bien exécutés, notamment pour les expressions des visages. Mais le trait est un peu désuet, avec notamment de nombreuses hachures, qui me donnent l'impression de lire une bande dessinée de ma jeunesse, et l'utilisation massive, voire abusive, du jaune. Ce n'est pas une critique en soi, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Je n'y ai personnellement pas trouvé mon compte.
Mon interrogation à présent est : comment sera la suite après ce tome d'introduction ? Réponse en février 2018 !