La lecture de L'Alchimiste l'année de mes dix-huit ans restait le dernier contact, certes émerveillé mais fort lointain, que j'avais eu avec Paulo Coelho. C'est le souvenir de cette lecture qui m'a amené à choisir de lire L'espionne. Le thème, une approche mi-biographique mi-romancée de la vie de Mata-Hari, était lui aussi fort alléchant. Même si j'ai lu ce livre en une journée, je reste dubitatif et partagé.
Ce livre suit ainsi le parcours de Margaretha Geertruida Zelle, jeune femme hollandaise rêvant d'une vie meilleure que celle que pouvait lui offrir un mariage d’intérêt avec un militaire des Indes orientales. Malheureusement pour celle-ci et pour ceux qui ont croisé sa route, ce n'est qu'au travers du mensonge, de la tromperie et d'une forme camouflée de sexe tarifé qu'elle maintient son "autonomie" et sa "liberté". Ce mode de fonctionnement la conduira jusqu'à être accusée d'espionnage sans que ces suspicions puissent être totalement vérifiées. Le climat de paranoïa ambiant lié à la première guerre mondiale favorisera une exécution décidée probablement de façon un peu rapide.
Ce livre offre l’intérêt de montrer une époque particulière, partagée entre une atmosphère de fin de règne où la bourgeoisie s'ennuie et les horreurs de la grande guerre et d'éclairer d'avantage l'histoire de cette jeune femme finalement pas si mystérieuse.
Par contre, il véhicule également des pensées moralisatrices, évoquant la rédemption à l'approche de la mort, la place de Dieu et du pardon, qui n'étaient absolument pas nécessaires, autant de leçons de bonne conduite placées là pour nous rappeler l'importance des valeurs prêchées par son auteur. Quelques belles citations, et une lecture facile, peut-être un peu trop d'ailleurs, qui nous encourage néanmoins à lire d'avantage sur le sujet et sur l'époque.
Bref, un bon roman de gare, mais pas un roman historique.