Alors que Vincenzo, l'un des douze janitores appelé Trias, chargé de défendre les intérêts du Vatican, est encore à la recherche de ses origines, il est bien loin de se douter que c'est sur l'île de Cozumel, au large du Mexique, qu'il trouvera des réponses... Car le Vatican le sait grâce à Alonzo, un prêtre qui officie sur cette île : Al Quarid et ses hommes se trouvent sur cette île...
Mais l'île de Cozumel a cette particularité géographique d'être particulièrement pourvue en une végétation particulièrement dense. Et c'est dans celle-ci que le prêtre Alonzo a perdu la trace d'Al Quarid et ses hommes. Et il semble bien, selon Alonzo, que des personnes âgées se trouvent dans les invités d'Al Quarid. Des personnes de nationalité allemande, sans doute assez âgées pour avoir connu, voire directement pris part aux horreurs de l'holocauste, durant la Seconde Guerre Mondiale...
Alors, une fois de plus, Trias va enquêter sur cette île, en parvenant d'abord à retrouver les ruines d'un ancien hôtel, dévasté mais particulièrement bien gardé. Vincenzo ne tarde pas à comprendre que cet hôtel sert de planque pour des activités qui ne sont autres que la poursuite de certaines expériences menées par les sbires du tristement célèbre docteur Mengele, également connu sous le sobriquet d'ange de la mort.
Ici, des femmes sont maintenues prisonnières, et mises délibérément enceintes afin d'enfanter de bébés dont le génome sera entièrement contrôlé. Une façon de faire vivre le mythe de la race aryenne. Et aussi une façon de permettre à des machines de faire office d'utérus mécaniques, capables de donner la vie à grande échelle. Un délire ? Pas si certain, au vu des avancées de la science... Pire : l'endroit, au-delà d'être particulièrement entouré et surveillé, est aussi infesté de crocodiles particulièrement voraces. Des crocodiles particulièrement efficaces lorsqu'il s'agit de s'occuper d'éventuelles mères fuyardes...
Ce cinquième tome de la série Le Janitor, à l'action franchement haletante, est l'occasion de boucler un premier cycle de cette série de Yves Sente et François Boucq. Le récit est l'occasion de replonger dans les expériences glauques qui ont bel et bien eu lieu dans le camp d'Auschwitz, et ce qui s'y passe est bel et bien ancré dans la réalité actuelle, avec des possibilités offertes par la science, qui flirtent avec les problématiques d'éthique morale.
Bien entendu, le dessinateur François Boucq s'est particulièrement intéressé à la question également, pour nous offrir là des planches particulièrement réussies, qui ont encore ce chic pour nous plonger complètement dans cette histoire. Le trait est complètement maîtrisé et d'une grande finesse : on retrouve la patte d'un dessinateur d'expérience qui joue avec ses planches, promenant notre regard exactement là où il doit aller, comme par magie... Les expressions des personnages sont soignées, les cadrages sont de haute volée : des planches qui servent à merveille le récit, avec ce qu'il faut de mouvement dans les moments adéquats.
On le disait, les scènes d'actions sont plutôt très représentées dans ce tome, et le lieu, souvent glauque, qui nous plonge presque dans un terrible huis-clos, y est pour beaucoup. Yves Sente profite également de ce cinquième tome pour nous donner des réponses convaincantes, et intelligentes, sur le passé de son personnage principal. Ce dernier n'en est que plus attachant encore, et il nous tarde déjà de découvrir un second cycle de cette série ! Messieurs, vivement la suite !