A l'extrême orient, un Boeing sud-coréen joue à la roulette russe. Il chatouille les défenses soviétiques au-dessus du Kamtchatka. L'ours répond avec le feu. Deux intercepteurs russes décollent, prennent en chasse et abattent l'avion civil. Simplement. Sans sommation.
Pendant ce temps, en Allemagne, la tension, déjà haute, grimpe d'un cran supplémentaire. Les nouvelles batteries de missiles US sont placées sous la surveillance conjointe d'une escadrille de l'USAF et de la Luftwaffe. Les pilotes allemands ne sont pas vraiment bien accueillis par leurs collègues américains - qui sont en terrain conquis après tout !
Enfin, à Berlin, Romi fait jouer son talent et ses relations pour découvrir la raison et les auteurs de l'assassinat de Walker.
Defcon démarre immédiatement après la dernière case d'Able Archer 83. Pécau fait chauffer la guerre froide en intégrant à son scénario toute une série d'événements historiques. Bien qu'il s'attarde un peu trop sur une situation anecdotique (l'enterrement de Rudel), la sauce monte tranquillement mais fermement dans cet opus, plus orienté espionnage qu'action jusqu'à une fin, on ne peut plus surprenante. Le parti pris des auteurs de placer les personnages principaux du côté du bloc communiste demeure étonnant et intriguant. Le scénariste est à l'aise avec ce style de thriller technologique historique et cela se ressent.
Pécau ajoute également quelques touches d'humour à son récit et nous fait passer un bon moment de lecture.
Sous la couverture (qui ne correspond pas au contenu de la bande dessinée !), le travail de Maza reste consistant par rapport au tome premier. C'est-à-dire, réaliste et globalement correct, mais il souffre toujours au niveau des visages des acteurs, assez moches.
Au final, ce Defcon de Pécau et Maza est un album original par son approche et au contenu prenant. C'est une bonne suite qui me donner envie de continuer à suivre l'histoire dans le dernier tome, à paraître prochainement.
